N° 2602 du Canard Enchaîné – 9 Septembre 1970
N° 2602 du Canard Enchaîné – 9 Septembre 1970
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Un Immortel tire sa révérence
François Mauriac s’est éteint, et les plumes acérées du Canard n’allaient pas laisser passer l’événement sans un dernier coup de bec. Henri Jeanson, dans son « broute-notes », s’adresse directement à l’ami disparu, mêlant tendresse, ironie et souvenirs piquants : l’écrivain croyant, l’académicien, le polémiste, mais aussi le compagnon de batailles politiques – de l’affaire Ben Barka à ses prises de position contre le général de Gaulle. « Un à-valoir, en quelque sorte », lâche Jeanson, en guise d’adieu.
Clément Ledoux, lui, assiste aux « funérailles d’un Immortel » et taille sans ménagement dans le protocole compassé et les couronnes convenues. Au passage, il rappelle que Mauriac, derrière ses manières policées, sut souvent se mouiller pour les causes impopulaires, sans craindre de froisser les puissants.
Deux regards, deux tonalités, mais un même portrait : celui d’un écrivain qui, jusqu’au bout, aura conjugué foi, engagement et liberté de parole. Dans le chœur des hommages officiels, le Canard livre ainsi sa version, moins compassée et infiniment plus vivante.
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