Assassinat de Pierre Overney – Affaire RENAULT –

Le vendredi 25 février 1972, pour commémorer le 10ème anniversaire du drame du métro Charonne pour les uns, pour « casser du petit chef » pour les autres, la Gauche Prolétarienne (mouvement d’extrême gauche né après mai 1968) envoie un commando d’une dizaine de personnes, mené par Pierre Overney, militant ouvrier maoïste, devant l’usine Renault de Boulogne-Billancourt, dont il vient d’être licencié pour son activisme politique. Distribution de tracts, tentative d’intrusion dans l’usine, la situation est tendue avec les vigiles de la régie automobile, quand l’un d’eux, Jean-Antoine Tramoni, ancien adjudant-chef parachutiste, brandit un 7.65 et abat, d’une balle en plein cœur, Pierre Overney, 23 ans, manche de pioche en main.
Dans ce numéro du Canard, paru 5 jours plus tard, Gabriel Macé évoque la vive émotion et les nombreuses manifestations de sympathie que ce drame a suscitées. Il dénonce aussi les propos incongrus de Georges Marchais, secrétaire général du PCF, traitant ces militants gauchistes d’agresseurs, se faisant embaucher comme ouvriers spécialisés pour rivaliser avec les syndicats traditionnels.
Le 4 mars, une foule estimée à 200 000 personnes accompagne Pierre Overney au Père Lachaise. Tramoni, condamné à 4 ans de prison en janvier 1973, bénéficie d’une libération conditionnelle en octobre 1974. Il est abattu le 23 mars 1977 par 2 hommes en moto, jamais retrouvés.
Le 17 novembre 1986, Pierre Overney est le nom choisi par le commando d’Action directe, responsable de l’assassinat du patron de Renault, Georges Besse.

SP