N° 2712 du Canard Enchaîné – 18 Octobre 1972
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Chirac dans la guerre des « châteaux »
Dans le Médoc, le vin et la politique font souvent bon ménage. Mais quand Jacques Chirac se retrouve mêlé aux querelles de grands crus classés, l’affaire prend une autre saveur. Le Canard du 18 octobre 1972 raconte comment le futur président, alors ministre de l’Agriculture, navigue entre intérêts viticoles, privilèges d’État et combines dignes d’un grand cru… bouchonné.
Le Parrain (du ciné-Mafia)
En 1972, Le Parrain débarque en France après avoir pulvérisé tous les records aux États-Unis. Marlon Brando, grimé en patriarche mafieux, fascine le public autant qu’il inquiète les critiques. Michel Duran, dans Le Canard, démonte la mécanique : derrière l’esthétique impeccable, le film recycle les clichés d’une Amérique où famille, ordre et business se confondent avec racket, drogue et corruption. La Mafia y gagne même une aura rassurante, jusqu’à devenir un produit de consommation mondiale.
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Chirac dans la guerre des « châteaux »
Grands crus, petits arrangements
Dans son édition du 18 octobre 1972, Le Canard enchaîné s’invite dans les caves du Médoc, là où le vin devient autant une affaire de palais que de politique. Jacques Chirac, alors ministre de l’Agriculture, est au cœur d’une polémique autour du classement des grands crus bordelais, une querelle où prestige viticole et coups de piston s’entremêlent.
L’article met en scène l’univers feutré des châteaux viticoles, où se joue bien plus qu’un simple concours de qualité. Derrière les étiquettes prestigieuses — Lafite, Latour, Margaux, Haut-Brion — se cachent des enjeux financiers colossaux. Le classement de 1855, vénéré comme une bible, est devenu l’objet de contestations régulières. Chaque révision ouvre une guerre de coulisses, avec ses batailles d’influence et ses pressions politiques.
Chirac, en bon ministre gaulliste, s’y retrouve pris malgré lui… ou presque. Le Canard rappelle comment le système favorise les alliances entre puissants propriétaires, notables locaux et sphères politiques. Derrière les querelles de terroir, il s’agit surtout de protéger les intérêts de quelques barons du vin, souvent alliés à des cercles financiers.
Avec son ironie habituelle, Le Canard souligne la contradiction : au moment même où l’État prétend incarner l’équité républicaine, il cautionne un dispositif où certains crus s’achètent une réputation grâce aux appuis ministériels. Les vignerons moins bien placés, eux, trinquent au propre comme au figuré.
Ce qui frappe, à travers cet épisode, c’est l’habileté de Chirac à naviguer dans ce marigot. Fidèle à son style, l’homme sait ménager les puissants, flatter les terroirs et cultiver son image d’homme proche du terrain. Une stratégie qui, déjà, annonce ses futures conquêtes électorales.
Sous le titre savoureux « Grands vins et petites combines », Le Canard résume d’une formule l’essentiel : dans la France des années 1970, même les grands crus ne sont pas à l’abri de la politique des petits arrangements.