N° 2716 du Canard Enchaîné – 15 Novembre 1972
N° 2716 du Canard Enchaîné – 15 Novembre 1972
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Ils n’auront pas Larzac et la garenne
Quand l’armée et Debré se heurtent aux paysans
Le Canard suit de près la contestation du Larzac. Hervé Terrace raconte comment, de garnisons en camps militaires, le projet d’extension des terrains suscite une fronde inattendue : paysans, élus et militants refusent de céder leurs terres. Au-delà du Larzac, c’est toute une série de chantiers militaires absurdes ou ruineux que le journal passe en revue, révélant un système miné par le gaspillage et l’autoritarisme.
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Ils n’auront pas Larzac et la garenne
Le Canard chronique la résistance paysanne et le gâchis militaire
Dans son article du 15 novembre 1972, Hervé Terrace donne une nouvelle dimension à l’affaire du Larzac. Le titre même, « Ils n’auront pas Larzac et la garenne », annonce la couleur : il s’agit de montrer que l’opposition des paysans, loin d’être un simple baroud, s’inscrit dans une logique plus vaste de contestation des choix militaires et politiques du gouvernement.
Le journaliste élargit son propos en recensant d’autres affaires où l’armée, au nom de la défense nationale, impose des projets contestés : implantation de missiles à Albion, extension de camps d’entraînement à Canjuers ou Nanteau-sur-Lunain, multiplication de garnisons inutiles. Partout, le même scénario se répète : un État centralisateur qui décide, des préfets qui imposent, et des habitants sommés de se plier.
La force de l’article réside dans son ton ironique et sa mise en parallèle. Terrace souligne le paradoxe d’un gouvernement qui, au nom de la grandeur militaire, dilapide l’argent public et piétine des territoires agricoles, au moment même où l’économie française connaît tensions et restrictions. L’armée apparaît moins comme un outil de défense que comme une machine à consommer des hectares et des crédits.
Le Larzac devient alors le symbole de ce bras de fer : un plateau aride, habité par des paysans déterminés, qui refuse de disparaître sous les bottes des soldats. Derrière l’humour et les piques contre Debré, se dessine un véritable constat politique : la contestation rurale, soutenue par des militants urbains, inaugure une forme de résistance qui ne se limite plus aux grandes villes.
Avec cet article, Le Canard ne se contente pas de moquer les militaires. Il capture l’esprit d’une époque où la France découvre que la défense de la terre – au sens propre – peut devenir une cause politique. Et il prophétise déjà que le Larzac n’est pas seulement une garenne qu’on protège, mais un symbole durable de lutte contre l’autoritarisme d’État.