N° 2856 du Canard Enchaîné – 23 Juillet 1975
N° 2856 du Canard Enchaîné – 23 Juillet 1975
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Les « SS » du bon Dieu
Les apôtres douteux de la foi nouvelle
Dans son enquête du 23 juillet 1975, Bernard Thomas s’attaque à une secte alors en pleine expansion mondiale : l’Association pour l’Unification du Christianisme Mondial, plus connue sous le nom de secte Moon. Présentée comme une armée de « SS du bon Dieu », cette organisation mêle ferveur pseudo-religieuse, embrigadement psychologique et appuis politiques douteux. Le Canard met en lumière son financement opaque, ses relais dans la haute société occidentale et son exploitation de la jeunesse. Derrière le vernis mystique, Thomas révèle une mécanique idéologique et financière redoutablement organisée, où se mêlent fanatisme, manipulation et arrière-pensées géopolitiques.
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Les "SS" du bon Dieu
Entre mysticisme et manipulations
Avec son titre provocateur, l’article annonce la couleur : il ne s’agit pas seulement de railler une nouvelle secte exotique, mais bien de montrer ses implications idéologiques et politiques. Bernard Thomas décrit une organisation qui, derrière son discours religieux, fonctionne comme une machine à embrigader, à soutirer de l’argent et à séduire des soutiens influents.
L’image des « SS du bon Dieu » souligne l’aspect militaire et discipliné de ce mouvement, où l’obéissance prime sur la liberté individuelle. Thomas insiste sur les méthodes employées : endoctrinement psychologique, rupture familiale, exaltation mystique et exploitation économique des adeptes. Les Moonistes apparaissent comme des « robots » soumis, dont la ferveur nourrit la puissance d’une organisation internationale.
L’enquête va plus loin qu’un simple portrait caricatural : elle pointe les soutiens inattendus dont bénéficie la secte. Parmi eux, certains universitaires, des intellectuels, voire des relais politiques. Ces complicités révèlent l’ambiguïté d’une structure qui, tout en se présentant comme religieuse, sert aussi d’outil d’influence et de propagande, notamment dans un contexte de guerre froide. La proximité évoquée avec des milieux américains liés à la CIA nourrit les soupçons d’un instrument politico-religieux au service d’intérêts stratégiques.
En filigrane, Thomas met en garde contre la fascination exercée par ces organisations sur une jeunesse en quête de repères. Derrière le rêve spirituel se cache une entreprise financière florissante, dont les profits reposent sur l’exploitation des fidèles. Le ton caustique du Canard permet de faire passer une critique sévère : sous couvert de religion et d’amour universel, la secte Moon diffuse un autoritarisme dangereux et contribue à affaiblir l’esprit critique.
En 1975, l’article prend une résonance particulière : alors que l’Occident s’inquiète de l’influence des sectes et du développement de nouveaux mouvements religieux, le Canard choisit de frapper fort. Thomas transforme ainsi un sujet marginal en enjeu politique et sociétal, révélant la porosité entre mysticisme et manipulations d’État.