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N° 2961 du Canard Enchaîné – 27 Juillet 1977

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C’est la fête à Médecin, M. Le Maire et le réseau urbain…

À Nice, Jacques Médecin jure qu’il n’a “jamais rencontré” Urbain Giaume. Problème : Giaume, “inconnu” revendiqué, a pourtant une biographie de notabilité trouble (boîtes, brasseries, villa) et finit à Fleury-Mérogis avec une affaire de stupéfiants qui pèse lourd. Dans “La Mare aux Canards” du 27 juillet 1977, le Canard démonte le déni pièce par pièce, et se paie même un “avis d’expert” signé Poniatowski. Une chronique où l’amnésie a un parfum de système.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Nice, très “nice” : le maire qui ne connaît ni Ève, ni Adam… ni Fleury-Mérogis

Le papier de la “Mare aux Canards” a la politesse des couteaux bien essuyés : il sourit, puis il tranche. Jacques Médecin assure, dans une déclaration à L’Aurore, qu’il n’a “jamais rencontré” Urbain Giaume. Le Canard, lui, feuillette le dossier et constate que, pour quelqu’un d’aussi “inconnu”, Giaume a la fâcheuse manie de réapparaître partout où l’on recrute des amis, des intermédiaires, des témoins, des silences et parfois des kilos.

Ce qui amuse (jaune) la Mare, c’est la gymnastique du déni. Médecin n’aurait pas croisé Giaume, mais Giaume, lui, coche toutes les cases de la notabilité locale façon arrière-salle : brasseries de la place Masséna, boîtes de nuit, “Whisky Club” devenu “King Club”, et cette prison de Fleury-Mérogis qui tient lieu, au moins, d’adresse fixe. Quand on prétend ignorer un homme qui a pignon sur cellule, il faut une sacrée mémoire sélective… ou un agenda très propre, lavé à grande eau de Javel politique.

Urbain Giaume, ou comment devenir “notable” à force de casseroles

La Mare rappelle le pedigree, non pas pour faire la morale, mais pour souligner l’absurdité du conte de fées. Giaume traîne un passé signalé, des histoires de banditisme et de stupéfiants. Il se fabrique ensuite une respectabilité en carton-pâte : villa au Mont-Boron, surnoms affectueux (“Albert”, “Bébert”), et un réseau assez solide pour que, lorsqu’il y a du grabuge, on ne parle jamais de hasard mais de “liaisons”.

Et puis il y a le nerf du récit : l’arrestation, la saisie spectaculaire, l’héroïne au poids industriel. On n’est plus dans la rumeur de comptoir, mais dans le fait divers qui pèse lourd, avec des complicités supposées, des “amis” marseillais de passage, et la procédure qui finit sur le bureau d’un juge d’instruction. Le Canard insiste sur un point : si Médecin “n’a jamais rencontré” Giaume, la ville, elle, semble l’avoir croisé très souvent, au point de l’intégrer à son décor.

Ponia “expert” : quand le prince donne des conseils au pays réel

Cerise sur la promenade des Anglais : l’“avis d’expert” signé Poniatowski. L’ancien patron de la police glisse à des journalistes qu’il faudrait regarder de près ce qui se passe à Nice, et égratigne Médecin au passage. La Mare savoure l’ironie : quand ceux qui ont tenu la matraque institutionnelle se découvrent une passion tardive pour la transparence, on a envie de demander s’ils apportent une loupe… ou s’ils reviennent surtout chercher leur reflet dans la vitre.

Le papier joue à fond cette contradiction : d’un côté, le maire se dit étranger à tout ce qui sent la combine; de l’autre, des figures nationales laissent entendre que le terrain niçois mérite inspection. Et pendant ce temps, le dossier s’épaissit, le feuilleton continue, et chacun se choisit un rôle : le maire outragé, l’ex-ministre prophète, les “réseaux” qui jurent qu’ils ne sont que des coïncidences bien entourées.

Liaisons dangereuses : la Riviera comme système

Au-delà du nom propre, l’article vise une mécanique. 1977, c’est la France de la crise, du chômage qui s’installe, des discours d’autorité, et des baronnies locales qui continuent à fonctionner comme des petites monarchies de bord de mer. Nice, dans la caricature canardesque, devient un endroit où l’on peut nier les évidences avec aplomb, parce qu’on confond encore trop facilement notoriété et immunité.

La “fête à Médecin”, ce n’est pas seulement l’attaque contre un maire; c’est le procès du vocabulaire. Quand on dit “je ne connais pas”, il faut entendre “je ne reconnais pas”. Quand on dit “réseau urbain”, il faut parfois lire “réseau tout court”. Et quand on s’indigne d’un lien qu’on n’a “pas établi”, c’est souvent qu’on redoute qu’il apparaisse tout seul, comme une tache qui remonte.

Le Canard ne prétend pas que tout est prouvé, il fait mieux (et pire pour les intéressés) : il met en scène la gêne. Il pointe les fréquentations, les proximités, les retours d’ascenseur possibles, les paroles qui changent de forme selon la lumière. Et il laisse au lecteur cette question très simple : si tout cela est faux, pourquoi faut-il autant d’énergie pour le dire?