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N° 139 du Canard Enchaîné – 26 Février 1919

N° 139 du Canard Enchaîné – 26 Février 1919

89,00 

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IMPRÉVOYANCE

En février 1919, l’armistice est déjà loin pour les poilus… mais la paix, elle, se fait attendre. Dans un article grinçant, Victor Snell s’inquiète d’une démobilisation menée tambour battant : et si, à force de renvoyer les soldats chez eux, la France se trouvait démunie avant même que les signatures ne scellent la paix ? Derrière l’ironie perce une vraie crainte : gouverner sans prévoir, c’est déjà se condamner.


CET AGE EST SANS PITIÉ, dessin de Lucien Laforge

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Avec « Imprévoyance », publié le 26 février 1919, Victor Snell illustre à merveille l’art du Canard enchaîné : mélanger le sérieux et la satire pour pointer les contradictions d’un gouvernement pressé de tourner la page de la guerre.

Nous sommes à peine trois mois après l’armistice du 11 novembre, et déjà les rues de Paris voient revenir des cohortes d’anciens soldats démobilisés. « C’est moi, me voilà revenu ! », rapporte Snell avec un sourire en coin. Mais ce retour en masse, qui devrait réjouir la nation, lui inspire au contraire une inquiétude : ne va-t-on pas trop vite ?

Le raisonnement est implacable : tant que la paix n’est pas signée, tant que l’Allemagne n’a pas officiellement rendu les armes, la guerre n’est pas juridiquement finie. Or, si les troupes françaises sont déjà rentrées dans leurs foyers, qui restera-t-il pour occuper la Rhénanie, surveiller les frontières, ou parader lors du défilé triomphal promis pour marquer la victoire ? Les jeunes classes, répond-on. Mais alors, ironise Snell, il faudra bien « remobiliser » — rappeler les libérés, repasser les inaptes en revue, revisiter les auxiliaires… bref, recommencer la machine infernale de 1914, juste pour le plaisir d’un défilé bien fourni.

Sous l’humour perce un constat glaçant : le gouvernement, grisé par l’urgence de rendre les hommes à leurs familles et de calmer l’opinion, prend le risque d’une imprudence stratégique. La maxime de Sully, « gouverner, c’est prévoir », est retournée comme une gifle : « ne pas prévoir, ce n’est pas gouverner ». Or, accuse Snell, en février 1919, la République s’apprête à démontrer qu’elle ne sait plus gouverner.

Ce qui fait la force de cet article, c’est l’équilibre entre la légèreté du ton et la gravité de l’avertissement. Snell ne tonne pas, il ironise ; il ne hurle pas au scandale, il observe les contradictions et les pousse jusqu’à l’absurde. Mais derrière le sourire perce un vrai froid : celui de « l’incertitude », ce frisson dans le dos que partagent tous les lecteurs d’après-guerre. La paix est proche, certes, mais l’impréparation peut encore transformer la victoire en fiasco.

En une page, Le Canard enchaîné rappelle que la fin d’une guerre n’est jamais une simple formalité. Elle exige de la clairvoyance, qualité qui, selon Snell, manquait cruellement à ceux qui prétendaient gouverner en 1919.