N° 1023 du Canard Enchaîné – 5 Février 1936
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Le Cas de M. Jèze – Jean Galtier-Boissière analyse dans cet article publié le 5 février 1936 dans Le Canard Enchaîné les attaques contre le professeur M. Jèze par les étudiants royalistes et fascistes, en les plaçant dans un contexte plus large de conflits idéologiques et politiques en France.
M. Jèze, bien que critiqué par la gauche pour ses nombreux cumuls de fonctions et son association avec des sociétés financières, se retrouve sous le feu des critiques des étudiants de droite pour des raisons différentes. Les étudiants d’extrême droite, malgré leur habituelle tolérance pour les pratiques capitalistes, lui reprochent ses cumuls et prébendes.
Cependant, le véritable motif de l’hostilité des étudiants royalistes et fascistes contre M. Jèze est son soutien juridique au Négus d’Éthiopie à la Société des Nations. En prenant la défense de l’Éthiopie contre l’agression italienne, M. Jèze s’oppose directement à Mussolini, ce qui lui vaut la haine des partisans français du dictateur italien.
Galtier-Boissière argue que les républicains doivent défendre M. Jèze, non pour ses opinions personnelles ou ses actions passées, mais pour le principe de liberté et de justice qu’il représente en soutenant l’Éthiopie. Il rappelle des exemples historiques de soutien français à l’Éthiopie, comme l’aide de l’Éthiopie à la France après la défaite de 1870 et le sacrifice de nombreux soldats africains pour la France durant la Première Guerre mondiale.
Galtier-Boissière expose que les attaques contre M. Jèze sont en réalité un prétexte pour fomenter des troubles similaires à ceux du 6 février 1934, orchestrés par les ligues d’extrême droite. Il cite M. Jacques Bainville, de « L’Action française », qui dévoile cyniquement l’objectif de ces agitations : recréer une atmosphère de révolte.
Il met en lumière la complicité passée de la grande presse dans la montée des troubles de 1934, grâce à une couverture sensationnaliste et partiale. Toutefois, il note un changement récent : la chute de tirage des grands quotidiens matinaux en raison d’une réaction publique contre leur « bourrage de crâne ». Cette chute, selon lui, pousse les journaux à revenir à une information plus neutre, ce qui diminue la capacité des extrémistes de droite à manipuler l’opinion publique.
Galtier-Boissière conclut en soulignant que la situation actuelle n’est plus propice aux manipulations des extrémistes de droite. La grande presse, craignant pour sa survie économique, est moins encline à soutenir des agitations violentes. Ainsi, les tentatives de Bainville et des autres extrémistes pour inciter à de nouveaux troubles sont vouées à l’échec.
En somme, Jean Galtier-Boissière défend M. Jèze en tant que symbole de la lutte pour la justice et la liberté contre l’oppression fasciste, tout en critiquant les manipulations politiques et médiatiques des extrémistes de droite en France.
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