N° 1066 du Canard Enchaîné – 2 Décembre 1936
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Mort d’un Marchand de Mort, par Jean Galtier-Boissière – L’article traite de la mort de Basil Zaharoff, décrit comme le plus grand marchand d’armes du monde, et critique sévèrement son rôle dans les conflits mondiaux.
Basil Zaharoff, né en Asie-Mineure dans une famille pauvre, a commencé par des tâches modestes et moralement douteuses. Il a été impliqué dans divers commerces, mais son ascension véritable a commencé en 1877, grâce à l’introduction de son ami grec Skouloudis au fabricant d’armes Nordenfeldt. Il a rapidement démontré un talent exceptionnel pour les affaires et la manipulation des hommes, notamment en utilisant la corruption et ses charmes personnels.
Le premier coup de maître de Zaharoff a été de vendre des sous-marins au gouvernement grec pour attaquer les Turcs, puis de vendre des sous-marins similaires aux Turcs pour se défendre des Grecs. Il a systématiquement vendu des armes à des pays ennemis, maximisant ainsi ses profits. Pendant la guerre sud-africaine, il a vendu des mitrailleuses et des canons à la fois aux Anglais et aux Boers.
Pendant la Première Guerre mondiale, Zaharoff est devenu un personnage clé, contrôlant la production de munitions pour les armées alliées tout en étant soupçonné de fournir secrètement des armes aux Allemands. Il a acquis une immense fortune et un pouvoir colossal en contrôlant les principales usines de munitions européennes et américaines, s’assurant des profits peu importe l’issue des conflits.
Zaharoff a réussi à maintenir une identité mystérieuse, étant simultanément citoyen britannique, français, et reconnu par plusieurs autres nations. Son influence et son pouvoir étaient tels qu’il vivait au-dessus des lois et était protégé par divers gouvernements.
Malgré ses activités controversées, Zaharoff a cultivé une image de philanthrope en finançant des chaires universitaires et des œuvres caritatives. Cependant, Galtier-Boissière souligne que cette générosité représentait une fraction insignifiante de ses gains obtenus dans la violence et la mort, et critique la société pour son aveuglement face à sa véritable nature.
Galtier-Boissière conclut en dénonçant l’hypocrisie de la société qui honore un homme responsable de millions de morts et de souffrances, tandis qu’elle punit sévèrement des criminels de moindre envergure. Zaharoff est présenté comme le symbole d’une société corrompue où l’argent règne en maître, et sa mort paisible, entourée d’honneurs, est vue comme une tragique ironie de la justice.
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