L’article La rebelle au bois dormant de R. Tréno, publié dans Le Canard Enchaîné le 7 février 1945, critique de manière acerbe et satirique la gestion post-libération par les ministres français et les tensions avec les anciens résistants. Tréno commence par évoquer les critiques à l’encontre des ministres tels que René Mayer, Teitgen et Lacoste, soulignant leur incompétence perçue et les promesses non tenues. Il fait ensuite référence à un pamphlet d’Indomitus (alias Philippe Viannay) intitulé « Nous sommes les rebelles », qui dénonce l’attitude des anciens résistants et leur mise à l’écart par le gouvernement de De Gaulle.

Indomitus accuse le gouvernement d’avoir utilisé la Résistance comme un simple outil pour atteindre le pouvoir, puis de l’avoir marginalisée une fois l’objectif atteint. Il affirme que les véritables esprits de la Résistance, comme M. de Menthon, Capitant, et Bidault, ont été intégrés au gouvernement non pas pour leur esprit révolutionnaire, mais pour mieux les contrôler et les endormir politiquement. Il décrit ce phénomène comme « la rebelle au bois dormant », une métaphore de la mise en sommeil de l’esprit de la Résistance.

L’article poursuit en comparant la situation française à celle d’autres pays comme la Belgique et la Grèce, où les changements politiques post-libération ont été plus radicaux. Il critique la lenteur et l’inefficacité de la justice française, illustrée par des innocents toujours emprisonnés et des coupables non punis.

Enfin, Tréno cite Indomitus sur la relation entre le gouvernement et la presse, dénonçant le mépris des autorités pour les voix dissidentes et leur tentative de réduire la presse au silence. Il termine par une mise en garde contre la continuation de la logique pétainiste, sous une forme différente, par le gouvernement actuel.

L’article utilise un ton sarcastique et critique pour dénoncer la récupération de la Résistance par le gouvernement, la trahison des idéaux résistants, et la manipulation politique visant à endormir toute opposition.