L’article intitulé « Un seul chapeau : le chapeau de Léo ! » publié dans Le Canard Enchaîné le 22 décembre 1948, est une satire écrite par R. Tréno. L’auteur utilise l’image d’un chapeau pour critiquer la situation politique de l’époque, notamment la pression exercée sur les nations pour qu’elles s’alignent dans le contexte de la guerre froide.

Le texte s’inspire du film italien Sept ans de malheurs, où le personnage principal, Léo Bianchetti, achète un chapeau pour symboliser son désir de vivre en paix après la guerre. Cependant, ce chapeau devient un symbole inutile alors que de nouvelles guerres se profilent et que Léo se voit contraint de porter tour à tour les casques des différentes puissances militaires (italien, allemand, américain).

Tréno élargit cette métaphore pour parler des Français, qui, comme Léo, sont fatigués des conflits et ne souhaitent pas se laisser entraîner dans de nouveaux engagements militaires, notamment dans le cadre du pacte atlantique. Il critique l’idée d’un alignement forcé, que ce soit du côté occidental ou oriental, en suggérant que les Français devraient tous adopter un seul chapeau, celui de Léo, en signe de refus de la guerre et de la manipulation politique.

L’article se termine par un appel ironique à divers dirigeants mondiaux, y compris Truman, Staline, et les leaders français, pour qu’ils troquent leurs casquettes de pouvoir contre le chapeau de Léo, symbole de paix et de simplicité. Tréno se moque ainsi de la complexité géopolitique et de l’hypocrisie des grandes puissances, tout en plaidant pour une attitude plus pacifiste et indépendante.