N° 1528 du Canard Enchaîné – 1 Février 1950
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LE DOCUMENT DU DEMI-MILLÉNAIRE
Le « Canard » publie en exclusivité conjointement avec quatorze de ses confrères LES « MÉMOIRES DU GÉNÉRAL WEYGAND »
Quand notre confrère « Ce matin » annonça la publication des « Mémoires de Weygand », nous ne pûmes nous défendre d’un vif sentiment de jalousie, à la pensée que d’autres lecteurs que les nôtres allaient avoir la primeur de ce petit morceau de choix.
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Mais quand, successivement, "Le Figaro", puis "France-soir" commencèrent la publication desdits Mémoires, notre jalousie changea en détresse, puis en ire vengeresse.
Comment ! Seul de toute la presse, le Canard n'aurait pas le droit de publier les souvenirs du grand soldat !
Pourquoi cette mesure d'ostracisme ? Pourquoi (n'ayons pas peur des mots) cette brimade ?...
C'est pourquoi nos lecteurs trouveront ci-dessous, eux aussi, la première partie des "Mémoires de Weygand".
À vous la parole, mon général !
I. – "MON PÈRE, CE HÉROS AU SOURIRE SI DOUX"
Mon père, nul n'en ignore, était une Altesse Impériale et Royale. Gros progrès sur notre arrière-grand-père, assez doué pour la stratégie, qui n'était que lieutenant d'artillerie.
Qu'ajouterai-je, sinon que je descends aussi d'un excellent général romain, qui conquit la Gaule. Et que, par une arrière-grand-tante carthaginoise, j'ai aussi quelques gouttes du sang d'Hannibal.
Il m'a été jusqu'ici impossible, malgré d'actives recherches, de prouver ma filiation avec Alexandre de Macédoine, dit le Grand.
P.c.c. : J.P.L.
Prochain épisode :
II. – COMMENT, EN JUIN 1940, JE GAGNAI LA BATAILLE DU CHÂTEAU DE CANDÉ, ET PULVÉRISAI LES RADICAUX-SOCIALISTES SUR L'EMBOUCHURE DE LA GIRONDE.





