N° 1790 du Canard Enchaîné – 9 Février 1955
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Vive Ducon ! par R. Tréno – Mendès France renversé avec son gouvernement, Tréno ne se fait pas d’illusion quant à la médiocrité du successeur que l’Assemblée désignera: Pinay ou un autre…
Magistrats ‘protégés’ – Dans cet article au titre ironique, Morvan Lebesque déploie toute sa verve pour dénoncer l’appel de la magistrature française au président de la République, visant à obtenir une protection contre ce qu’elle qualifie de « campagne d’une intensité et d’une violence jusqu’alors inconnues ». Ce cri de détresse des magistrats, que l’auteur compare subtilement à un aveu de faiblesse, devient pour lui une porte d’entrée pour critiquer les dérives de l’appareil judiciaire, son manque de transparence et ses accointances avec d’autres institutions de l’État.
Lebesque commence par rappeler que les magistrats, comme tous les fonctionnaires payés par les citoyens, n’ont aucun droit à un traitement privilégié. Les juges, ces « délégués de la Justice », doivent accepter d’être tenus responsables de leurs actes. Et si cela implique d’affronter la critique des journalistes, eh bien, qu’il en soit ainsi. Avec une audace caractéristique du Canard, il affirme qu’il préférerait aller en prison pour dénoncer les dysfonctionnements de la Justice que de se taire face à l’injustice.
L’auteur ne se contente pas de généralités : il émaille son article d’exemples concrets, du procès de Bordeaux où des gendarmes ont obtenu des aveux sous contrainte, jusqu’à l’affaire Marie Besnard ou la condamnation abusive de Marguerite Marty. À travers ces cas, il met en lumière l’incompétence, voire la corruption, de certains juges et policiers. Il dénonce notamment cette connivence entre des magistrats toujours prompts à suivre les thèses policières, quitte à accuser à tort.
La plume de Lebesque, acerbe et incisive, s’en prend enfin à ce qu’il appelle la « médiocrité » de l’institution judiciaire, protégée par ses robes et ses hermines. Mais sa critique dépasse le simple pamphlet : il interpelle directement ses lecteurs sur leur rôle dans la société. En attaquant ce qu’il perçoit comme un corporatisme protecteur, il appelle à une justice rendue au nom du peuple, et non en faveur de ses serviteurs.
Avec cet article, Morvan Lebesque rappelle que la justice ne saurait s’élever au-dessus de la critique, et qu’une presse libre doit pouvoir rendre compte de ses errements. Son ton, oscillant entre ironie et gravité, illustre une fois encore l’engagement du Canard enchaîné pour une démocratie où les institutions, loin d’être sacrées, doivent rendre des comptes.
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