N° 1870 du Canard Enchaîné – 22 Août 1956
N° 1870 du Canard Enchaîné – 22 Août 1956
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L’ami Bidasse
Bidasse, au même titre que le Lampiste ou le P.C.D.F. sont de grandes figures mythologiques du Canard. Il était apparu en 1949 à la faveur de l’explosion en librairies de « Mémoires » sur le conflit mondial. Il revient en pleine guerre d’Algérie, et se livre avec son ami Nepi, à la satire de la vie de caserne, n’aspirant qu’à retourner dans le civil.
L’article « Et si la France nationalisait son « canal de Suez »? », signé par R. Tréno dans Le Canard enchaîné du 22 août 1956, s’inscrit dans le tumulte international suscité par la crise du canal de Suez, déclenchée par la nationalisation surprise du canal par le président égyptien Gamal Abdel Nasser. À travers une plume ironique et mordante, l’auteur invite les lecteurs à une réflexion subversive : pourquoi ne pas, à l’instar de Nasser, nationaliser également des infrastructures stratégiques contrôlées par des puissances étrangères en France ?
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Le texte dénonce le poids démesuré des intérêts pétroliers et financiers anglo-saxons sur l'économie française, en pointant le monopole des grandes compagnies, notamment la Standard Oil et la Royal Dutch Shell, sur les ressources pétrolières et leur exploitation. Tréno illustre ses propos avec des exemples concrets, évoquant des projets avortés de nationalisation en France dans les années 1930 et 1940, révélateurs de la domination des grands trusts sur les décisions politiques nationales.
Avec une ironie corrosive, il souligne l'absurde soumission de la France à des intérêts étrangers, y compris sur son propre territoire, et se moque des arguments fallacieux utilisés pour justifier ce statu quo. La caricature insérée renforce ce sentiment de dépendance honteuse, où les élites françaises semblent prêtes à céder sans broncher face aux multinationales.
En filigrane, l'article pose une question cruciale : l'indépendance économique peut-elle être dissociée de la souveraineté politique ? En saluant ironiquement « la méthode Nasser », R. Tréno pousse à réfléchir sur le rapport de force mondial et sur l'inaction française face à une situation qu'il qualifie de captation néocoloniale.
Cet article, écrit dans le contexte explosif des années 1950, reste pertinent comme une critique acerbe des collusions entre les pouvoirs politiques et économiques, et de l'abandon des intérêts nationaux au profit de l'oligarchie internationale.





