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N° 1897 du Canard Enchaîné – 27 Février 1957

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L’article « Ci-gît » de Morvan Lebesque, publié dans Le Canard enchaîné le 27 février 1957, est une analyse à la fois caustique et tragique du mausolée construit par le général Franco dans la Sierra de Guadarrama, près de Madrid, une œuvre architecturale monumentale dédiée, selon l’auteur, à l’oppression et à la gloire tyrannique.

Le mausolée de Franco : une « nécropole unique »

Morvan Lebesque commence par une description quasi-satirique de ce projet colossal, qu’il qualifie de « nécropole unique au monde ». En évoquant les dimensions démesurées de l’édifice – croix géante, tunnel de marbre, chapelles souterraines – l’article souligne la mégalomanie du régime franquiste et son obsession pour l’immortalité symbolique. La construction de ce monument ne serait pas seulement une glorification personnelle, mais également un acte de domination sur le peuple espagnol vaincu, assimilé à un « martyr, assassiné ».

Une critique du despotisme éternisé

Lebesque insère des références littéraires et historiques pour nourrir sa critique. Il fait un parallèle avec la pyramide de Khéops, avant d’invoquer Shakespeare et Hamlet, notamment le célèbre « Je veux qu’on dise ici un monument qui triomphe du temps ». Pour Lebesque, ce mausolée n’est qu’une répétition des « bêtises infinies » des tyrans, une tentative désespérée d’immortaliser une domination par-delà la mort. En cela, Franco s’inscrirait dans une longue tradition de dictateurs bâtissant des tombeaux pour asseoir leur légende, mais aussi pour dissimuler, sous des masses de pierre, la tragédie humaine et les crimes de leur règne.

Un parallèle avec Ionesco : le cadavre encombrant

L’une des métaphores les plus frappantes de l’article est l’allusion à la pièce Amédée ou Comment s’en débarrasser d’Eugène Ionesco. Lebesque compare Franco à ce personnage tragique, prisonnier d’un cadavre qui grandit inexorablement dans sa maison. Ce cadavre symboliserait le poids des morts, des injustices et des silences qui hantent l’Espagne franquiste. Le mausolée de Guadarrama devient alors le théâtre d’une comédie macabre où Franco, incapable de se libérer du passé, construit un édifice pour contenir les vestiges de son oppression.

L’Espagne résistante et éternelle

En contrepoint de cette critique virulente, Lebesque rend hommage à une Espagne vivante, symbolisée par des figures intellectuelles comme Federico García Lorca et Miguel de Unamuno, des voix réprimées par le franquisme mais dont l’héritage survit malgré tout. L’auteur conclut sur une note d’espoir : si ce tombeau incarne l’oppression, il n’est qu’une étape transitoire. Sous les marbres et les bronzes, affirme-t-il, les racines puissantes de la liberté et de la culture espagnoles continueront de croître et, un jour, briseront l’emprise du despotisme.

Contexte historique

En 1957, le régime franquiste règne encore fermement sur l’Espagne, et le mausolée, futur Valle de los Caídos (la « Vallée des morts »), en est à ses premières phases de construction. Cet édifice, destiné à abriter les restes des victimes des deux camps de la guerre civile espagnole, sera avant tout perçu comme un symbole de la propagande franquiste et de la répression. Les années 1950 marquent également une période de relative stabilité économique pour l’Espagne, grâce à l’aide américaine et à l’ouverture progressive du pays au commerce international, mais cela ne dissipe en rien les profondes blessures laissées par la guerre civile et la dictature.

Une dénonciation intemporelle

Avec « Ci-gît », Morvan Lebesque dénonce l’usage de l’architecture comme outil de domination et de réécriture de l’histoire par les régimes autoritaires. L’article résonne au-delà de son contexte, rappelant la manière dont les monuments peuvent à la fois cristalliser la mémoire des oppresseurs et devenir les lieux où les opprimés, un jour, célèbreront leur libération.

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