N° 2415 du Canard Enchaîné – 1 Février 1967
N° 2415 du Canard Enchaîné – 1 Février 1967
24,00 €
En stock
Le Canard fait sa tournée bordelaise
Entre godillots en vrac, chabaneries électorales et effervescence syndicale chez Dassault
Le Canard débarque en Gironde et sort le tire-bouchon. À Bordeaux, l’hebdo déploie l’artillerie lourde pour examiner l’emprise de l’U.N.R. dans le vignoble électoral local, avec un œil tout particulier sur Chaban-Delmas, qui semble aussi à l’aise en campagne qu’un sommelier dans une cave municipale. Le « grand seigneur » de Bordeaux, comme on le surnomme, multiplie les opérations de com’ et les petits arrangements, mais laissent apparaître quelques fissures : le soutien faiblit, les candidats hésitent, les maires d’arrondissement se rebiffent, et certains militants se demandent si le vin ne tourne pas.
Les marchés aussi sont scrutés : Chaban-Brienne, Delmas-Capucins… à Bordeaux, tout est affaire de bons emplacements, et le Canard y sent une odeur de magouille. La mise au pas de Caudéran, commune annexée en 1965, est qualifiée sans détour d’« anschluss » par Jérôme Canard : changement de maire, suppression de la police municipale, disparition des journaux critiques… on n’est pas loin du scénario à la Prussienne.
Pendant ce temps-là, chez Dassault à Mérignac, ça ferraille ferme. Grève dure depuis six semaines : les ouvriers, exaspérés par des salaires au lance-pierre, réclament leur part de la prospérité. Mais la direction, armée de ses stocks d’« intérimaires fidèles », résiste. Entre deux sarcasmes, Le Canard souligne les revirements de la hiérarchie, la brutalité patronale et la peur panique du dialogue.
Bref, dans cette édition très terroir, le Canard dénoyaute les raisins de la colère. Et pendant que les godillots pataugent dans les flaques bordelaises, l’équipe du journal vide son encrier avec une jubilation bien peu œnologique. À lire sans modération.
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
En stock





