Chaban, Dassault, et les marionnettes de la Cinquième

 un duo d’aristocrates pour un trône républicain bien garni

Ce 15 février, Le Canard joue à l’Ancien Régime — perruques incluses. Dans une double galerie de portraits croustillants, on croise d’abord le marquis de Charmant d’Elmas, « plein de bond » et d’intrigues, virtuose de la courbe et des câbles, funambule des couloirs ministériels. Homme d’apparences frivoles mais d’ambitions acérées, il attend, piaffe, complote, et rêve d’un retour en grâce à la cour du « monarque élu ».

Face à lui, le baron d’Assault, vieux fantassin de la munition et de la finance, traîne son spleen aristocratique comme un manteau d’hiver. À 74 ans, il revient du désert — ou du cimetière — pour réclamer son dû, « enveloppé dans des écharpes épaisses » et poursuivi par les ombres de ses comptes bancaires. Le duel est feutré, cruel, irrésistible de satire.

Un pastiche historique d’une férocité toute républicaine, où l’Ancien Régime croise le gaullisme… à moins que ce ne soit l’inverse.

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