N° 2471 du Canard Enchaîné – 28 Février 1968
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Castro en Guadeloupe, Paris s’étrangle
Quand la Ve traite les Antillais en étrangers à domicile
Morvan Lebesque revient sur l’épisode qui mit la Guadeloupe en ébullition : le cri lancé à La Havane par un Guadeloupéen aux côtés de Fidel Castro – « Vive la Guadeloupe libre ! » – et les réactions hystériques qu’il déclencha à Paris. Propagande castriste, jeunes téléspectateurs contaminés, « séparatistes » inventés ou exagérés… La Cinquième République dégaine ses réflexes coloniaux dès qu’on ose toucher à son mythe d’unité. Le Canard s’en amuse amèrement : « Jusqu’ici, nous n’avions jamais considéré les Guadeloupéens comme des étrangers ordinaires, maintenant c’est fait. » C’est surtout l’hypocrisie et le racisme social du pouvoir gaulliste que Lebesque débusque, en démontant ce qu’il appelle « le mépris immémorial du régime ». Ironique jusqu’au bout, il fait le lien avec le sort des Canadiens français : même domination, même langue de bois, mêmes silences. À lire d’un trait pour saisir l’exaspération antillaise face à une République qui prêche l’égalité mais cultive le mépris.
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