N° 2521 du Canard Enchaîné – 19 Février 1969
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Le “délit d’âge”, nouvelle infraction au Code pénal ?
Gabriel Macé démonte l’absurde logique de la répression préventive
Au métro Bonne-Nouvelle, les policiers n’ont même plus besoin d’un motif pour embarquer : être jeune suffit. À deux pas du lycée Turgot, lors d’une manifestation étudiante, des flics en civil arrêtent en rafale tous les adolescents passant par là – même ceux qui n’ont rien à voir avec le rassemblement. Gabriel Macé raille avec brio cette justice de faciès, qui invente un nouveau chef d’inculpation : le délit d’âge.
« Tout individu, imberbe, glabre ou barbu qui ne peut justifier d’un âge supérieur à trente ans ou inférieur à dix, […] sera réputé délinquant passible des sanctions prévues au Code pénal », propose-t-il, pince-sans-rire. Car au fond, qu’on soit étudiant en médecine ou jeune promeneur à pipe, on risque le même sort : garde à vue, Beaujolais et répression.
En quelques paragraphes acérés, Macé moque une police zélée, des magistrats dociles, et une société prête à criminaliser la jeunesse comme on frappe un âge plutôt qu’un crime.
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