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N° 2721 du Canard Enchaîné – 20 Décembre 1972

N° 2721 du Canard Enchaîné – 20 Décembre 1972

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La « Marina » de Bormes les Mimosas »

Les frères de la Côte d’Azur : Une combine qui coûtera 15 milliards

Sous la plume acérée d’Hervé Terrace, Le Canard enchaîné révèle comment un projet pharaonique d’aménagement sur la Côte d’Azur tourne à la gabegie : spéculation foncière, passe-droits administratifs, indemnisations délirantes. Derrière la façade du progrès, une combine politico-financière à 15 milliards.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Une combine qui coûtera 15 milliards

La Côte d’Azur, royaume du béton et de la spéculation

Dans son édition du 20 décembre 1972, Le Canard enchaîné publie sous la signature d’Hervé Terrace une enquête qui illustre parfaitement la manière dont l’hebdomadaire satirique sait dénicher les affaires où se mêlent argent public, copinages et absurdités administratives. Cette fois, il s’agit d’un gigantesque projet d’aménagement du littoral entre Bormes et les Milonsous, sur la Côte d’Azur.

Tout commence par un rapport administratif qui, au lieu d’alerter sur les dangers écologiques et financiers du projet, semble couvrir une opération où la spéculation foncière l’emporte sur l’intérêt collectif. Le port-accessoire, les remblais, les équipements annexes : tout est prévu pour transformer la côte en terrain de jeu pour promoteurs. Mais les coûts explosent, et surtout, l’État est sommé d’indemniser grassement les sociétés privées lésées par des retards ou des refus. Résultat : une facture astronomique de 15 milliards, supportée par les contribuables.

Terrace décrit, avec son ironie habituelle, la mécanique bien rodée de ces « combines » : d’abord, on délivre des autorisations douteuses ; ensuite, quand le projet s’avère intenable ou suscite des protestations, on indemnise les promoteurs pour ne pas « compromettre l’avenir touristique de la région ». Ainsi, les mêmes qui profitent des largesses de l’administration deviennent des victimes indemnisées… aux frais du public.

Le ton de l’article est caustique, mais derrière l’humour perce une dénonciation sévère : celle d’une France pompidolienne où le bétonnage du littoral prime sur la protection de l’environnement, et où la complaisance des services de l’État nourrit un cercle vicieux d’influence et de spéculation. Les dessins qui accompagnent le texte – un requin en costume venant demander un « permis de construire une cité lacustre » – soulignent l’image de prédateurs financiers agitant leurs nageoires autour d’un littoral mis en coupe réglée.

Au-delà du cas précis, Le Canard met en lumière une logique systémique : transformer chaque « projet avorté » en prétexte à indemnisations, multiplier les aller-retour entre cabinets ministériels et promoteurs, et laisser filer des sommes colossales au détriment de l’intérêt général. Le tout sous couvert de développement et de modernité.

En conclusion, Terrace résume avec férocité cette France où les citoyens paient l’addition des rêves bétonnés de quelques affairistes : « Une combine qui coûtera 15 milliards ». Derrière l’exagération apparente du titre, il y a la vérité crue d’un scandale politico-financier qui préfigure bien d’autres dérives urbanistiques à venir.

🗂 Mise en contexte historique

La fièvre immobilière et les scandales du béton sous Pompidou

Au début des années 1970, la France connaît une véritable frénésie immobilière. Sous la présidence de Georges Pompidou, héritier d’un certain culte du « progrès par le béton », le pays se couvre de grands ensembles, de complexes touristiques et de projets d’aménagement du littoral. Le discours officiel met en avant la modernité, la croissance et l’emploi, mais derrière ces justifications s’accumulent les dérives : spéculation foncière, projets pharaoniques, passe-droits administratifs, et une collusion de plus en plus visible entre milieux d’affaires et responsables politiques.

Le Sud-Est et la Côte d’Azur, vitrine du tourisme français, concentrent les excès. Autorisations distribuées généreusement, indemnités versées à tour de bras aux promoteurs « victimes » de refus ou de retards, chantiers lancés puis arrêtés : la machine tourne à plein régime, et l’État assume les coûts, souvent faramineux.

Dans ce contexte, Le Canard enchaîné joue un rôle central. Ses enquêtes sur les « affaires du béton » – qu’il s’agisse de la spéculation foncière dans le Var, des ports artificiels ou des cités lacustres jamais sorties de terre – dévoilent un système où le contribuable paie pour les rêves d’expansion touristique de quelques groupes privés. Le dessin satirique, omniprésent, complète l’investigation en soulignant le cynisme des protagonistes, souvent représentés sous forme de prédateurs (requins, crocodiles, rapaces).

Ces révélations participent à un mouvement plus large : la montée d’une conscience écologique et citoyenne. Dans les années 1970, associations locales, naturalistes et paysans commencent à se mobiliser contre l’urbanisation anarchique et la destruction des paysages. L’affaire du Larzac, quelques mois plus tard, s’inscrit dans ce même climat de contestation face à un État jugé trop complaisant avec les intérêts financiers.

En ce sens, l’article de décembre 1972 n’est pas seulement une dénonciation d’une combine régionale : il illustre une époque où les « scandales du béton » symbolisaient à la fois les dérives du pompidolisme et l’émergence d’une nouvelle vigilance citoyenne.