N° 2877 du Canard Enchaîné – 17 Décembre 1975
N° 2877 du Canard Enchaîné – 17 Décembre 1975
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Affaire Claustre : l’arsenal du mensonge
En décembre 1975, Le Canard enchaîné décortique l’affaire Claustre et les petits arrangements de la France officielle au Tchad. Derrière la prise d’otage de Françoise Claustre par les rebelles du Tibesti, un imbroglio administratif et diplomatique : certificats falsifiés, avions bricolés et responsables politiques qui se renvoient la balle. Patrice Vautier expose un système où la vérité s’efface devant la raison d’État, transformant une mission humanitaire en un scandale de mensonges en cascade.
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Affaire Claustre : l’arsenal du mensonge
L’arsenal du mensonge : quand la raison d’État étouffe la vérité
Le 17 décembre 1975, Le Canard enchaîné publie un article signé Patrice Vautier sur l’affaire Claustre, ce dossier qui, depuis la prise d’otage de l’ethnologue française Françoise Claustre par les rebelles tchadiens du Tibesti, a plongé Paris dans un marécage diplomatique. À travers une enquête fouillée, l’hebdomadaire satirique montre comment la France, plutôt que de chercher la transparence, a multiplié mensonges et manipulations.
Des avions douteux pour une mission fragile
Vautier révèle les dessous d’un épisode révélateur : l’envoi au Tchad d’un DC-3 acheté par Vargass-Aviation. L’appareil, censé assurer la logistique de la mission, traînait une réputation de cercueil volant. Certificats falsifiés, absence de licence de navigabilité, interventions administratives de complaisance : tout y est. Le Canard publie même la reproduction des documents bricolés, rappelant que les autorités, parfaitement au courant, ont préféré fermer les yeux.
Une administration complice
Le récit expose la complicité passive – voire active – des institutions françaises. Le Service de l’aviation civile délivre les papiers nécessaires sans contrôle sérieux, tandis que le Quai d’Orsay et la Coopération avalisent des décisions absurdes. On privilégie la rapidité d’action diplomatique à la sécurité, quitte à mettre en danger journalistes, diplomates et pilotes. « In Tibesti veritas », ironise l’hebdomadaire : c’est là-bas que les faux-semblants finissent toujours par se fracasser sur le réel.
Une affaire qui dérange
Derrière l’ironie et les caricatures, l’article souligne une mécanique redoutable : face à une crise internationale, la France choisit de maquiller la vérité plutôt que de l’affronter. Le cas Claustre devient un révélateur des pratiques de la Ve République : improvisation, petits arrangements entre services, refus d’assumer la responsabilité politique. Plus grave encore, il illustre une conception bancale de la coopération : envoyer du matériel douteux dans un pays instable, en espérant sauver la face.
La leçon du Canard
En démontant minutieusement l’« arsenal du mensonge », Le Canard enchaîné montre que les bricolages administratifs et la diplomatie de façade ne peuvent que fragiliser encore davantage une position déjà compromise. L’affaire Claustre ne fut pas seulement un drame humain, mais aussi un scandale politique, dont la presse satirique s’est emparée pour rappeler que, dans les coulisses de l’État, la vérité reste souvent la première victime.





