Année 1997 du Canard Enchaîné complète et brochée
Année 1997 du Canard Enchaîné complète et brochée
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Année complète et brochée 1997
Grand in folio 57.5 X 35.5 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format – 52 numéros originaux / 416 pages
Livré avec 4 signets originaux
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ICI même,
voici tout juste un an, nous vous souhaitions une bonne et heureuse année, en précisant : « avec ou sans Juppé ». Nous espérons bien sûr de tout cœur, à l'heure où il convient de les renouveler, que tous nos vœux de bonheur ont été exaucés. Mais, pour ce qui est de Juppé, l'affaire aura été vite entendue. Après avoir beaucoup commencé « avec », l'année se termine complètement « sans » lui. L'homme qui avait confondu rigueur et rigidité a été zappé net de l'actualité. Il était au centre de tous les problèmes, il n'est plus au cœur du débat. Il ne figure plus en couverture et a disparu des écrans, victime d'une magistrale erreur de télécommande.
Chirac a voulu jouer au plus fin avec les boutons et l'appareil lui a explosé au nez. Le changement de programme a été burlesque et radical. Dans la lignée de l'arroseur le Président nous a interprété le dissolveur dissous. En deux tours, trois mouvements, il est passé de la majorité écrasante à la minorité écrabouillée, de l’État RPR au hors d'état, du pouvoir absolu à la cohabitation forcée.
Par la magie de ce coup de maître, la gauche, qui n'était pas plus flambarde que Jospin n'était très flamboyant, s'est vu rappeler aux affaires alors qu'elle n'en espérait pas tant. Et surtout pas si tôt.
« Modeste » Lionel et son gouvernement « pluriel » ont ainsi dû à toute allure repeindre les roses promesses électorales aux couleurs forcément moins flashantes du pragmatisme. Mais force est de reconnaître que l'artisan n'est pas maladroit. Il bénéficie certes de la déliquescence de la concurrence, mais jusque-là et à quelques détails près les travaux ont été exécutés sans bavures. Reste à savoir, bien sûr, comment ils résisteront à l'épreuve du temps. La suite est attendue au tournant. Notamment en matière d'emploi, où, pour l'heure, les résultats sont eux aussi du genre « modeste », surtout au regard des ambitions affichées. 1998 sera décisive sur le sujet, promettent les intéressés. En attendant de pouvoir le vérifier, ce bêtisier vous propose de repasser en revue cette année qui a commencé sur une éruption de juppéphobie et s'achève sur un accès de jospinomanie.
D'un syndrome l'autre en passant par la dissolution, l'Europe, la Mairie de Paris, le pape, lady Di, les 35 heures, le Crédit lyonnais, le Gan et les « chicayas toute l'actualité de cette année décapante à plus d'un point de vue a été revue et corrigée sans tristesse par toute l'équipe du « Canard ». (...)
Erik Emptaz - L'année Canard N° 66 - décembre 1997 -








