Expédition de votre Canard enchainé

EXPEDITION SOUS 24H

Envoi soigné de votre Canard enchainé

ENVOI SOIGNÉ

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Livraison offerte de votre Canard enchainé à partir de 15€ de commande

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Année 2002 du Canard Enchaîné complète et brochée

Année 2002 du Canard Enchaîné complète et brochée

99,00 

En stock

Année complète et brochée 2002

Grand in folio 57 X 36 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format – 53 numéros originaux / 424 pages

Livré avec 4 signets originaux

En stock

L'EURO an 01, l'Irak bis, Raffarin I et II et Chirac pour cinq ans...

En d'autres termes : une nouvelle monnaie, peut-être une nouvelle guerre, un nouveau Premier ministre, deux nouveaux gouvernements et... toujours le même président ! C'est à la fois le résumé et le paradoxe de cette année 2002 sur le point de s' achever. Une année de grands bouleversements, mais qui laisse l'impression que rien n'a beaucoup changé finalement.

Prenons la monnaie, ce changement tant redouté le Ier janvier dernier. Si l'euro tarde encore, comme le promettait Chirac voilà tout juste un an, à nous apporter « plus de croissance, plus d'emplois, plus de pouvoir d'achat », chacun s'y est vite adapté et plutôt facilement : le pays paie en euros et compte toujours en francs.

Pour l'Irak, c'est toujours le même Saddam Hussein. Et pour la guerre, c'est un peu dans la famille Bush comme un remake : la guerre du fils dix ans après celle du père. Avec cette fois une petite différence : la coproduction internationale n'est pas assurée d' avance dans ce conflit qui ne cesse de nous être annoncé, après celui d'Afghanistan l'année dernière, pour le début 2003 par les augures et les experts agréés.

On peut au moins souhaiter qu'ils se trompent, même si l'on sait ce qu'il peut advenir de prévisions trop assurées. Pour y avoir trop cru, un certain Lionel Jospin, qui, en décembre dernier, conforté par ses communicants, se voyait déjà triomphant à l'Elysée, s'est retrouvé à l'île de Ré. Alors que Chirac, qui était quant à lui donné aux portes du pénitencier, est reparti pour cinq ans d'impunité garantie.

Mieux, fort des 82% de voix que lui ont apportées par défaut les électeurs, sommés au second tour de choisir entre «facho » et « escroc », ce dernier s'offre le luxe de donner des leçons d'« impunité zéro ». Et, dans la même veine, il joue à l' antimondialiste, au grand diplomate ou à Super-Ecolo.
Pendant ce temps, à Matignon, le brave Raffarin raffarine en tentant de tenir, au moins pour la première année, les promesses électorales inconsidérées de celui qui l'a nommé, sur les conseils de l' infatigable Juppé.

Celui-là non plus n'a pas beaucoup changé. L'homme qui, en 1995, avait fait descendre dans la rue pas loin du pays tout entier, a beau dire et faire répéter qu'il n'est plus le même, qu'il s'est arrondi et humanisé, il s'ingénie à prouver le contraire. Juppé est peut-être moins droit dans ses bottes, mais toujours aussi psychorigide dans sa tête.

Ses « amis » de l' UMP sont les premiers à en faire les frais et à le constater. Autoproclamé à la tête de cette union de la droite qui a enterré le RPR, l'UDF et associés, et dont il entend faire, pour la succession de Chirac en 2007, sa machine de guerre, il s'est vite révélé. En quelques semaines à peine, il a réussi à semer une sacrée zizanie.

Alors qu'elle bénéficie d'une écrasante majorité et que l'opposition en déshérence est au trente-sixième dessous, la « droite unie » en est déjà à s'étriper. Entre Sarko qui se voyait à Matignon et celui qui l'en a fait écarter, la guerre est plus que déclarée. « Le meilleur élève du gouvernement », qui fait du zèle contre l'insécurité, et « le meilleur d'entre nous », comme Chirac continue à l'appeler, ne sont pas loin de passer du flash-ball au fusil à canon scié.
2002 avait commencé sur une bataille pour l'Elysée après une guerre en Afghanistan. 2003 débute par une bataille recommencée pour la succession de Chirac et une guerre annoncée en Irak.(...)

 

Erik Emptaz - L’ANNÉE CANARD 2002, p.3