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Année 1988 du Canard Enchaîné complète et brochée

Année 1988 du Canard Enchaîné complète et brochée

140,00 

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Année complète et brochée 1988

Grand in folio 55.5 X 35.5 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format – 52 numéros originaux / 416 pages

Livré avec 4 signets originaux

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ON nous a copieusement bassinés avec cette langue de faux bois qu'est, en politique, le fameux « parler-vrai », dont chacun sait désormais qu'il consiste surtout à ne pas dire grand-chose.
Le parler véritable est ailleurs. Il ne faut évidemment pas le chercher dans les coups de gueule pompeux et prémédités d'un Rocard à l'Assemblée. Pas plus que dans les rodomontades médiatiques de tel ou tel de ses adversaires ou amis politiques, ni même, et surtout, dans les paroles d'évangile du Dieu de l’Élysée quand il joue les cathodiques.
Le vrai parler-vrai, ce n'est ni à la télé ni dans les communiqués de presse que les hommes politiques l'emploient ; c'est entre eux, bien sûr. Et ce langage-là n'a rien à voir avec les formules préfabriquées pour « Club de la presse » ou autre « Heure de vérité ». Le style est souvent assez lapidaire et l'éloquence parfois un peu sommaire, car ils ont ici tendance à affectionner plus facilement le gros mot que la petite phrase. Ce n'est pas forcément dommageable.
Ainsi, quand Chirac, entre deux invocations de ses génitoires, estimait, au plus chaud de la campagne présidentielle, n'être entouré que d'« incapables et de cons », le propos gagne en clarté ce qu'il perd en chantournures.
Même chose quand Mitterrand traitait Chirac de « voyou, velléitaire, vulgaire et versatile », ou quand Pasqua exprimait à Ballamou son ire en brisant les chaises dorées du mobilier national dans le kiosque à musique de Matignon, qui résonne encore de ses jurons corses.
Un roupillon de Barre est bien plus intéressant que ses fatuités somnifères. Un coup de sang de Mauroy à l'encontre de ses gentils camarades socialistes, une rage de Rocard envers Mitterrand ou une colère de Dieu non expurgée par ses thuriféraires sont autrement moins ennuyeux que le discours officiel ou la vulgate que nous rabâchent les uns comme les autres.
Ce vrai langage politique-là, on ne s'en lasse pas.
Pour autant, cela ne veut pas dire que ceux qui en usent profèrent moins d'âneries en coulisse que sur le devant de la scène. Bien au contraire !
Mais si les bêtises en question sont plus drôles, c'est qu'elles sont, sans doute, plus sincères. Elles viennent du fond du cœur ou de l'estomac plutôt que du stylo du conseiller « image » ou du responsable de la « communication ».
Ces bêtises, vous les découvrez chaque semaine avec plaisir, relatées par « Le Canard ».(...)

Erik Emptaz - L'année Canard N° 30 - décembre 1988 -