Paul Fernand Levain, dit Pol Ferjac ou Polferjac, né le 4 juin 1900 au Merlerault (Orne) et mort le 8 juin 1979 à Nice (Alpes-Maritimes), est un dessinateur et caricaturiste français.
Après des études aux Beaux-Arts à Paris, il dessine dans de nombreux journaux, dont Le Canard enchaîné dès 1924. Il illustre également certains livres d’Eugène Aisberg relatifs à la radio.
Le 20 mai 1930, Pol Ferjac épouse à la mairie du 16e arrondissement de Paris Etle Sapira, née en Roumanie dans une famille juive. De cette union naît la future comédienne Anouk Ferjac en 1932.
Pendant l’occupation de la France par l’Allemagne, Pol Ferjac refuse d’exercer son métier dans un pays occupé et devient acteur comique. Il joue dans des revues de music-hall avec Gilles Margaritis et Roger Caccia. Durant cette période, ll illustre également des ouvrages pour enfants en collaboration avec Henri Monier. Du fait des lois antijuives promulguées par le régime de Vichy, sa femme perd le salon de beauté dont elle était propriétaire et sa belle-mère est déportée à Mauthausen.
À la Libération, il reprend son activité de dessinateur de presse, en particulier au Franc-Tireur, à France-Soir, ou encore à Action, et continue sa collaboration au Canard enchaîné jusqu’à sa retraite en 1973.
Source: Wikipédia
Dessinateur français, né à Issanchou-les-Espinouzes (Cantal). Artiste élégiaque à la grâce légère et suave. A la fois novateur, psychologue et moraliste, son exécution est magistrale. A représenté des scènes parfois triviales de la vie domestique. Son Buzelin au bain témoigne d’une grande vigueur dans le tracé et d’un coloris fluide et transparent. Il a, dans ses fresques du lavoir municipal d’Arpajon, poussé au plus haut point la rigueur du procédé et le sens de la lumière. Numismate réputé, il est, de plus, agoraphobe et décoré des palmes académiques.
Source: Il n’est bon bec que de canard, Extrait de la Vie des Hommes Illustres, décembre 1954
Dans ses jeunes années, il avait fréquenté les Beaux-Arts mais surtout les Montparnos des années 20, les peintres faméliques et fabuleux qui hantaient « Le Dôme » ou « La Coupole « . Il avait vécu passionnément cette époque sur laquelle il était intarissable de souvenirs et d’anecdotes.
Au « Canard » de Maréchal, du « Café du Cadran » , du pèlerinage pantagruélique à Juliénas pour le numéro 1.000, Pol Ferjac – de son vrai nom Paul Levain -formait, avec Henri Monier et Grove un trio fameux, une bande des trois superbe. Avec eux, il était de tous les coups, de toutes les virées, dans ces temps qui n’étaient pas encore aseptisés et où on s’amusait du moindre canular. Pol en a raconté quelques-uns dans le livre consacré à Monier.
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Pendant l’Occupation, pour vivre, Ferjac, Monier et Grove illustraient des livres d’enfants et, parfois, grâce à l’ingéniosité de Grum, trouvaient à décorer des restaurants de marché noir. Ils n’arrivaient pas toujours à être payés, mais ils exigeaient toujours d’être nourris, et, pour, manger à leur faim le plus longtemps possible, ils faisaient traîner la décoration pendant des semaines ou des mois, au désespoir du patron.
Quand Le Canard reparaît à la Libération, Ferjac en est bien sûr l’un des piliers, Avec Grove et Monier, Il accueille les jeunes générations qui n’ont pas connu Maréchal. Bon copain, ami fidèle, plein de gentillesse, il a un cœur d’or, et de temps en temps des colères, homériques, aussi vite apaisées que brusquement éclatées, qui font trembler les murs de la rue des Petits-Pères. Comme on voudrait qu’il puisse en avoir aujourd’hui !
Il s’était retiré à Nice il y a une dizaine d’années mais son cœur n’avait pas décroché du « Canard « . Il battait toujours à l’unisson du nôtre. Plusieurs fois par an, on le voyait réapparaître souriant, heureux de se retrouver parmi nous, avec sa silhouette de Normand solide. Il semblait indestructible.
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Roger Fressoz, Le Canard Enchainé, 13 juin 1979