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Année 1975 du Canard Enchaîné complète et brochée

Année 1975 du Canard Enchaîné complète et brochée

190,00 

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Année complète et brochée 1975.

Grand in folio 57 X 37 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format. 53 numéros originaux / 424 pages

1975, année de bouleversements, d’illusions vite envolées et de coups d’éclat satiriques. Du Vietnam à l’Angola, des Comores à la Corse, de Franco à Giscarlo, le Canard enchaîné a suivi semaine après semaine un monde en mutation, coincé entre guerre froide, décolonisations contrariées et petites comédies hexagonales. Entre la lente agonie du Caudillo, les ambitions contrariées de Chaban, les sarcasmes sur les patrons lyonnais et les « gonflages » de Franco sous perfusion, l’année s’est terminée comme elle avait commencé : dans un éclat de rire grinçant. Feuilleter 1975, c’est relire une chronique où l’humour perce la carapace du sérieux.

 

Livré avec 4 signets originaux

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1975 dans Le Canard enchaîné : une année sous perfusion satirique

1975, c’est une année de transition, marquée par la fin d’un monde et l’incapacité à en bâtir un nouveau. Pour le Canard enchaîné, qui en a tiré 53 numéros au scalpel, les occasions de railler ne manquèrent pas. Les chroniques de cette année montrent une actualité foisonnante où se croisent dictateurs finissants, républiques fragiles, gaullistes orphelins et giscardiens arrogants.


Les derniers soubresauts des guerres

Le Vietnam, dont la guerre s’achève enfin au printemps, ouvre 1975 sous le signe du désenchantement. Mais à peine les hélicoptères américains quittent-ils Saïgon que l’Angola prend la relève. André Ribaud souligne cette perpétuelle ronde des conflits : pas de temps mort, juste un déplacement du champ de bataille. À cette logique de « guerres sans fin » s’ajoute la guerre froide, nourrie de traités pompeux comme les accords d’Helsinki, que le Canard brocarde comme une illusion de paix aussitôt démentie par la course aux armements.


Décolonisations contrariées

La France n’échappe pas au désordre mondial. En 1975, ce sont les Comores qui tranchent : trois îles pour l’indépendance, Mayotte pour la France. Le Canard s’en amuse et s’en indigne à la fois, dénonçant une décolonisation à la carte. Même motif avec la Corse, dont les velléités autonomistes virent au maquis. Dans « Le Prince et le maquis », Jean Manan dépeint un scénario ubuesque, où Debré traque les complots et où Bigeard parade comme s’il s’agissait d’une guerre coloniale déplacée en Méditerranée.


La lente agonie de Franco

L’événement phare reste la mort interminable de Franco. Pendant des mois, le Caudillo sert de fil rouge satirique. On le retrouve sous perfusion, gonflé artificiellement dans l’article « Les pépés gonflables » de Jean Manan, transformé en miraculé de laboratoire par un gendre bricoleur, ou encore comparé à un héros shakespearien par Gabriel Macé. Antoine Gourbeyre, lui, décortique avec jubilation la comédie de succession, entre rivalités monarchiques et intrigues d’alcôve. Ces chroniques, oscillant entre farce médicale et tragédie monarchique, capturent un moment où l’Espagne bascule sans éclat vers une monarchie « juane » et vacillante.


Les ombres de la Ve République

Sur le plan intérieur, la politique française ne manque pas de piquant. Chaban-Delmas, revenant avec son livre L’Ardeur, s’attire les piques de Jean Garchoy, qui raille ses explications fiscales et ses rancunes mal digérées. Michel Rocard, encore en devenir, est croqué par Pierre Detif, déjà décrit comme un inspecteur des Finances égaré dans les « agences de bassin », condamné à jouer les dauphins sans royaume. Quant à Giscard, surnommé « Giscarlo » lorsqu’il parade à Madrid, il sert de repoussoir commode pour toutes les critiques d’un style présidentiel jugé à la fois suffisant et inconsistant.


Les affaires et leurs « héros »

Les grandes entreprises ne sont pas épargnées. L’article sur Rhône-Poulenc décrit une guerre d’héritiers où Renaud Gillet est comparé à un enfant gâté cassant ses jouets. Plus tôt, Pierre Detif, dans « Crise, krach, boum ! », soulignait la fragilité du capitalisme occidental frappé par la crise du pétrole. Le Canard se fait alors le miroir d’une économie malade, oscillant entre scandales de gestion et peurs collectives d’effondrement.


La justice et ses « oubliettes »

Bernard Thomas, quant à lui, s’acharne sur l’appareil judiciaire. Ses articles, comme « Justice-oubliettes » ou « Merci, monsieur le juge ! », dénoncent des procès bâclés, des juges complices, une police couverte par les tribunaux. À travers des cas précis – bavures policières, affaires de corruption – il met en évidence l’incapacité de l’État à rendre une justice équitable. Ces pages, toujours cinglantes, rappellent que le rire est ici une arme de dénonciation.


Un style et une constance

Au total, les 53 numéros de 1975 forment une fresque grinçante où l’on croise autant les grandes figures de l’époque (Franco, Kissinger, Giscard, Hassan II, Juan Carlos) que les seconds couteaux du système politique et économique français. Le Canard y excelle à tenir ensemble deux registres : la chronique internationale, toujours moqueuse mais informée, et la satire nationale, nourrie de règlements de comptes et de petites phrases assassines.

En refermant ce volume relié, une évidence s’impose : 1975 fut une année de transition, mais aussi un terrain fertile pour la verve satirique. Le monde changeait sans vraiment basculer, et le rire – cruel, décalé, mais juste – en reste le meilleur témoin.