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Année 1996 du Canard Enchaîné complète et brochée

Année 1996 du Canard Enchaîné complète et brochée

99,00 

En stock

Année complète et brochée 1996

Grand in folio 57.5 X 35.5 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format – 53 numéros originaux / 424 pages

Livré avec 4 signets originaux

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A CE stade,

ce n'est pas du luxe, mais de la simple compassion ; il faut souhaiter à Alain Juppé une bonne année 1997 ! Quoi qu'il advienne, elle pourra difficilement être pire que celle qui s'achève ; une année qui avait mal commencé pour lui et qu'il termine en dessous de tout.
Au début de 1996 sa propre majorité, qui commençait à avoir des états d' âme, annonçait déjà qu'il ne passerait pas l'hiver aux affaires. Le fait que Chirac l'y maintienne avec une obstination qui confine à la monomanie un peu désespérée pour démarrer l' année 1997 peut difficilement être considéré comme un franc succès.
Cette marque de confiance est vite relativisée si l'on mesure ce qui reste de la popularité du malheureux Premier ministre qui a irrésistiblement entraîné dans sa dégringolade son protecteur et patron. A plus de 70 % de mécontents, c'est bien de défiance qu'il faut parler !
Certes, on peut arguer qu'il ne s'agit que d'une cote d'impopularité, d'un désamour conjoncturel auquel il ne convient pas d' accorder plus d'importance qu' à un sondage. Sans doute, mais les faits sont là pour avérer ce seuil critique. Pratiquement tout ce que ce gouvernement a entrepris au cours de l'année écoulée s'est soldé par un échec pétaradant !
Prenons les morceaux de bravoure d' Alain Juppé, sans oublier qu'ils tiennent lieu de « grands desseins » à Jacques Chirac ! Que reste-t-il de la fameuse réforme de la Sécurité sociale ? Un déficit en forme de gouffre qui n'a en rien été comblé comme promis et annoncé. Que reste-t-il de la grande baisse des impôts tout aussi claironnée ? Pas grand-chose non plus si l' on commence par déduire ne serait-ce que les cent milliards du prélèvement obligatoire supplémentaire instaurés en un an... Où est encore la reprise si souvent annoncée par Chirac, par Juppé ou par les deux à la fois ?
A ces gros et retentissants ratages il convient aussi d' ajouter d' autres ennuis. Les déboires de la mairie de Bordeaux avec les encagoulés corses sont peu de chose en regard de ceux de la Mairie de Paris avec la justice... De « Cassette » en famille Tiberi, avec ou sans hélicoptère, ces affaires n'arrangent évidemment pas celles de l' ancien maire devenu président et de son adjoint aux finances devenu Premier ministre. Le camouflet dans la privatisation de Thomson Multimédia fait également désordre. Si l'on tient compte encore de tous les problèmes annexes et surtout de cette calamité récurrente qu'est le terrorisme islamiste, cela fait beaucoup pour un seul homme. Et même pour deux. (...)

Erik Emptaz, les dossiers du Canard N° 62, décembre 1996