Année 1998 du Canard Enchaîné complète et brochée
Année 1998 du Canard Enchaîné complète et brochée
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Année complète et brochée 1998
Grand in folio 57 X 35.5 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format – 52 numéros originaux / 416 pages
Livré avec 4 signets originaux
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EST-CE la perspective d'un nouvel an de fin de siècle ?,
mais notre président de la République semble pour l'heure très agité du calendrier. Avant même que 1999 ait commencé, il se voit déjà en 2002, et le voilà reparti, comme en 95, en campagne présidentielle.
On aurait tort pourtant de lui en vouloir. D'abord parce que s'il n'est pas le seul à se préoccuper à l'avance de cette échéance, son emploi du cohabitant, surtout chargé de chrysanthèmes et de découpages de rubans, lui laisse plus qu'à d'autres le loisir d'y songer.
Ensuite parce que si le « nouveau souffle » qu'il vient d'appeler de ses vœux est aussi ravageur que le « nouvel élan » qu'il annonçait avant sa mémorable dissolution, cela nous promet pour 1999 de grands et joyeux moments.
Enfin et surtout parce que cela nous fournit un prétexte de plus pour repasser en revue les riches heures de l'année qui se termine. Le Mondial de football, bien sûr, et son fameux « effet », qui a frappé très fort celui qui a remis la Coupe et décoré nos joueurs victorieux. La liesse et les sondages aidant, Chirac a été prompt à se sentir l'étoffe de un, et deux, et trois héros, et à se prendre pour un champion de la « technico-tactique » électorale.
De rapprochements ratés en putsch manqué, d'alliances délétères en nouvelles divisions, l'équipe qui s'est elle-même définie comme celle de « la droite la plus bête du monde » finit l'année en presque aussi lamentable état qu'elle l'avait commencée. Aucun champion n'est sorti de ses rangs et elle ne s'est trouvé d'autre capitaine que Chirac, pourtant à l'origine de son fracas.
Dans la partie qui s'est jouée tout au long de l'année écoulée, ce capitaine n'a pas eu grande influence, mais l'inactivité lui sied aux sondages. Les cotes de popularité sont toujours plus faciles à grimper la tête dans les étoiles que le nez dans le guidon. Jospin, qui accuse un coup de fatigue à l'indice de performance, en sait quelque chose. L'état de grâce, même quand il dure plus que d'ordinaire, reste par définition éphémère. Et si 1998 ne s'est pas trop mal passée pour l'homme de Matignon, la fin d'année, pour lui, ressemble d'assez près au commencement des vrais ennuis. Il peut en redouter de pluriels et de plus sérieux que les velléités de campagne de son cohabitant, qui entend profiter des premiers signes de faiblesse du gouvernement. C'est dire que 1999 1'attend à plus d'un tournant.
Mais trêve de péripéties du Pacs forcé Matignon-Elysée ! Pour en finir sans tristesse avec 1998, vous retrouverez aussi dans ce « Grand Bêtisier » bien d'autres mésaventures. Celles de Dany le roux, de Voynet la Verte et de leur ami Hue. Celles du rude couple Le Pen-Mégret, qui frise de plus en plus le fait divers. Mais aussi les affaires et l'euro, les cigares et l'EPO, la robe bleue de Monica Lewinsky et les bottines Berluti de Roland Dumas... Bref, comme il se doit et comme chaque année, toute l'actualité revue, allumée et éclairée semaine après semaine par toute l'équipe du « Canard ». (...)
Erik Emptaz, L'année Canard N° 70, décembre 1998.



























