N° 1003 du Canard Enchaîné – 18 Septembre 1935
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« ADOUA-ADOUA VIA CAPORETTO » par Jean Galtier-Boissière – Dans cet article publié le 18 septembre 1935 dans Le Canard Enchaîné, Jean Galtier-Boissière offre une critique mordante des ambitions militaires italiennes, notamment à travers les actions et les déclarations de Filippo Tommaso Marinetti, le fondateur du futurisme, et du dictateur italien Benito Mussolini.
Galtier-Boissière commence par évoquer Marinetti, connu pour son style flamboyant et ses manifestes explosifs. Marinetti, dans un récent manifeste, critique violemment l’Angleterre et ses coutumes, tout en interdisant aux Italiens toute sympathie pour les Anglais. Marinetti, fervent nationaliste et conférencier prodigieux, s’est toujours distingué par ses déclarations provocatrices et son rejet des traditions. Galtier-Boissière se souvient d’une conférence tumultueuse de Marinetti à Paris, où un surréaliste lui rappela l’humiliation de l’Italie à Caporetto pendant la Première Guerre mondiale. Caporetto fut une défaite retentissante pour l’armée italienne, marquée par une débandade générale et des exécutions sommaires ordonnées par le haut commandement pour tenter de stopper la débâcle.
Cette défaite, selon Galtier-Boissière, a laissé une ombre sur l’armée italienne durant toute la guerre. Même après avoir capturé des Autrichiens désarmés à la fin de la guerre, l’Italie fut traitée comme une parente pauvre lors du partage du butin. Le ressentiment allié face à la performance italienne se refléta dans les négociations de paix. Mussolini, conscient de la nécessité de redorer le blason militaire de l’Italie, chercha une revanche non pas contre les puissances européennes, mais en Abyssinie (actuelle Éthiopie), rappelant la défaite italienne à Adoua en 1896. Le Duce espérait un triomphe facile contre des adversaires moins bien équipés pour consolider son régime fasciste.
Galtier-Boissière termine sur une note satirique, exprimant l’espoir que les Italiens, malgré la propagande fasciste, restent réticents à se lancer dans des aventures militaires insensées. Il raconte une anecdote de la guerre en Tripolitaine, où des soldats napolitains, admirant la bravoure de leur officier, restent néanmoins prudemment dans leurs tranchées, illustrant la distance entre les discours héroïques et la réalité du front. L’article de Galtier-Boissière est une critique acerbe du militarisme et des ambitions impérialistes italiennes sous Mussolini, ainsi que des prétentions intellectuelles et artistiques de Marinetti. En soulignant les échecs passés et les absurdités des guerres contemporaines, il appelle à une prise de conscience et à une résistance face à la propagande belliciste.
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