N° 1037 du Canard Enchaîné – 13 Mai 1936
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Ne vous laissez plus « bluffer » – Dans un article publié le 13 mai 1936, Jean Galtier-Boissière adresse une sévère critique à la droite française, analysant la défaite historique de cette dernière aux élections et le triomphe de la gauche, notamment du Front populaire. Il attribue ce succès non seulement à la crise économique mais surtout aux politiques répressives et aux décrets-lois des gouvernements précédents, dirigés par Doumergue et Laval, qui ont profondément aliéné les classes moyennes et les plus défavorisés.
Galtier-Boissière soutient que la politique de déflation menée par Doumergue et Laval a été désastreuse pour les petites gens et les classes moyennes, en les réduisant à une quasi-famine tout en protégeant les privilèges des grandes familles industrielles et financières. Les « 200 familles » ont ainsi trop ostensiblement montré leur volonté de défendre leurs privilèges, provoquant un retour de bâton électoral.
L’auteur pose la question cruciale : la nouvelle majorité pourra-t-elle réaliser son programme ? Selon lui, tout dépendra du « cran » des nouveaux élus et de leur capacité à ne pas se laisser impressionner par les manœuvres des puissantes élites économiques. Il critique les précédentes majorités de gauche pour s’être laissées « bluffer » par leurs adversaires, notamment en matière de défense nationale et de gestion de la Banque de France.
1. Défense nationale : Les députés des années 1920 et 1930 ont accepté des budgets de surarmement sous prétexte de menaces allemandes, enrichissant ainsi les fournisseurs d’armements français et justifiant le réarmement allemand.
2. Banque de France : Dirigée par une oligarchie bancaire et industrielle, la Banque de France a exercé une influence démesurée sur les gouvernements en contrôlant l’accès au crédit. Galtier-Boissière appelle à transformer cette institution en une banque nationale au service du peuple.
Galtier-Boissière préconise deux mesures essentielles pour le Front populaire :
1. Nationalisation des armements : Mettre fin au commerce privé des armes pour empêcher les marchands de guerre et leurs alliés politiques d’attiser les conflits.
2. Réforme de la Banque de France : En finir avec la dictature de l’or des 200 familles et transformer la banque en une institution publique au service de l’économie nationale.
L’auteur encourage le gouvernement du Front populaire à ne pas se laisser intimider par le « Mur d’argent » et à prendre des mesures fermes contre l’évasion des capitaux, comme la confiscation des biens des fraudeurs fiscaux. Il souligne que de telles mesures ont déjà été appliquées par des régimes autoritaires, comme celui de Mussolini en Italie.
Galtier-Boissière note que, depuis la victoire électorale du Front populaire, la presse d’information a modifié son ton, en partie parce que les patrons de presse sentent un changement d’attitude générale en faveur du nouveau gouvernement. Il espère que les campagnes de panique orchestrées par les grands journaux cesseront avec la fin des profits exorbitants des fournisseurs de l’industrie de l’armement et des pratiques opaques de la Banque de France.
En conclusion, Jean Galtier-Boissière appelle à un sursaut de volonté et de courage de la part des nouveaux élus pour résister aux pressions des élites économiques et mettre en œuvre les réformes nécessaires pour le bien du peuple français.
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