N° 1038 du Canard Enchaîné – 20 Mai 1936
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La Confiance est à Gauche – Jean Galtier-Boissière, dans un article daté du 20 mai 1936, analyse la réaction des grands journaux français suite à la victoire électorale du Front populaire. Il observe que, contrairement aux attentes, la grande presse, pourtant contrôlée par les puissantes « 200 familles », semble accepter sans trop de résistance le nouveau gouvernement de gauche.
Les journaux comme Le Petit Parisien, Le Journal, et Le Matin adoptent une attitude plutôt conciliante, voire sympathique, envers le leader socialiste. Galtier-Boissière interprète cette réaction non comme un signe de soutien véritable mais comme une stratégie prudente de la part des élites économiques, qui préparent une contre-attaque future. Il souligne que les orientations politiques de ces journaux sont principalement dictées par leurs financiers, les magnats des grandes industries et banques.
Les grands journaux, tout en affichant une façade de résignation, publient des listes fantaisistes de membres potentiels du nouveau gouvernement pour semer la confusion et maintenir un climat d’incertitude. Galtier-Boissière insiste sur le fait que le prochain gouvernement doit être composé d’hommes nouveaux, résolus et désintéressés, et non des habitués de l’ancien régime.
L’auteur met en garde contre la naïveté de croire en la sincérité apparente de la presse conservatrice. Il souligne que les profiteurs et les puissants ne vont pas abandonner leurs privilèges sans résistance. Par conséquent, il est crucial que le nouveau gouvernement reste vigilant et prêt à prendre des mesures audacieuses pour mettre en œuvre son programme de réformes.
Le programme du Front populaire vise à assainir l’économie et à améliorer les conditions de vie des classes moyennes et des travailleurs. Galtier-Boissière observe que ce programme a été accueilli favorablement non seulement par les militants de gauche, mais aussi par une large frange de la population sans affiliation politique claire, qui espère un changement réel. Ce soutien reflète un renversement de la confiance publique, auparavant accordée aux figures politiques conservatrices.
L’auteur critique sévèrement les politiques de déflation des gouvernements précédents, qui ont privilégié les élites économiques au détriment des classes moyennes et des plus démunis. Il explique que ces politiques ont maintenu les privilèges des riches tout en réduisant le pouvoir d’achat des plus pauvres, ce qui a nui à l’économie nationale.
Galtier-Boissière soutient que la reprise économique doit venir d’en bas, en augmentant le pouvoir d’achat des travailleurs et des petits fonctionnaires, plutôt que de maintenir les privilèges des riches. Il plaide pour une taxation des revenus élevés et des avoirs improductifs, afin de redonner aux petits consommateurs une capacité de consommation qui relancera l’économie.
En conclusion, Galtier-Boissière exhorte le nouveau gouvernement à ne pas se laisser berner par les apparences et à prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre son programme. Il souligne que la confiance du public est maintenant tournée vers la gauche, et qu’il est crucial d’en profiter pour instaurer un régime économique plus juste et plus efficace.
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