N° 1040 du Canard Enchaîné – 3 Juin 1936
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Unanimité ? – Dans son article publié le 3 juin 1936, Jean Galtier-Boissière aborde les critiques des partis de droite envers le futur gouvernement du Front populaire, dirigé par Léon Blum. Il réfute les arguments des détracteurs et propose que des réformes audacieuses peuvent être entreprises sans provoquer une révolte majeure parmi la population française.
Les partis de droite prédisent un échec inévitable pour Léon Blum et le Front populaire, avançant deux scénarios :
1. **Application des Principes Socialistes** : Cela provoquerait une panique et une révolte parmi tous les possédants, grands ou petits.
2. **Non-application des Principes Socialistes** : Cela mènerait à une déception et à un abandon par les militants socialistes et communistes, qui se sentiraient trahis.
Galtier-Boissière critique cette vision simpliste, arguant que les militants du Front populaire ne sont pas naïfs et ne s’attendent pas à des miracles instantanés.
L’auteur dénonce la manipulation de l’opinion publique par les privilégiés, qui tentent de faire croire que leurs intérêts particuliers sont alignés avec l’intérêt général. Il souligne que cette tromperie est de moins en moins efficace, comme en témoigne la baisse du tirage des grands journaux qui relaient cette propagande.
Galtier-Boissière propose plusieurs mesures que le futur gouvernement pourrait prendre pour briser la puissance des trusts et redistribuer les richesses sans provoquer une réaction négative massive :
1. **Lutte contre l’Évasion des Capitaux** : Imposer des sanctions sévères contre ceux qui transfèrent leur argent à l’étranger. Il estime que personne n’oserait défendre publiquement ces individus.
2. **Nationalisation de l’Agence Havas** : L’agence Havas, principale source d’information pour la presse française, est accusée de partialité et de vivre aux dépens de l’État. Nationaliser cette agence pourrait assainir la presse sans provoquer une opposition significative.
3. **Réforme de la Banque de France** : Transformer le Conseil de régence de la Banque de France pour inclure les petits actionnaires, actuellement exclus des décisions. Cette réforme ne rencontrerait pas de résistance de la part des petits actionnaires.
4. **Nationalisation des Industries de Guerre** : Mettre fin aux bénéfices privés tirés de la défense nationale en nationalisant les industries de guerre. Cette mesure serait largement approuvée par la population, à l’exception des bénéficiaires directs.
Galtier-Boissière conclut que ces exemples montrent qu’un gouvernement audacieux peut réaliser des réformes profondes avec le soutien de la majorité de la population française. Seuls les grands privilégiés et leurs alliés s’y opposeraient, mais leur influence ne suffirait pas à empêcher le changement.
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