N° 1057 du Canard Enchaîné – 30 Septembre 1936
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Les Pilotes de l’Europe : Une Analyse des Dictateurs Contemporains par John Gunther, par Jean Galtier-Boissière. John Gunther, célèbre reporter américain, livre une analyse perspicace des dictateurs européens dans son ouvrage « Les Pilotes de l’Europe ». Sa réputation d’observateur indépendant et impartial est consolidée par son étude approfondie des milieux politiques à travers l’Europe.
Gunther remarque que de nombreux dictateurs ne sont pas natifs des pays qu’ils dirigent. Par exemple, Napoléon était Corse d’origine italienne, Hitler était Autrichien, Mustapha Kemal naquit en Grèce, Pilsudski était d’origine lituanienne, et Staline était Géorgien.
Gunther explore les traits psychologiques des dictateurs, souvent marqués par des comportements anormaux et des complexes freudiens : vies déréglées, fureurs pathologiques, mégalomanie, et antécédents criminels.
Issu d’une famille pauvre, Mussolini s’est fait connaître comme militant révolutionnaire avant la guerre. Gunther rappelle ses écrits antimilitaristes lors de la guerre de Libye, où il dénonçait la glorification de la guerre. Paradoxalement, Mussolini devint plus tard le chef fasciste de l’Italie. Sa montée au pouvoir est qualifiée de bluff, ayant négocié avec l’armée avant la marche sur Rome, arrivant en ville en wagon-lit avec son brevet de premier ministre déjà acquis.
Staline, qualifié par Gunther comme « l’être humain isolé le plus puissant du monde », vient d’une origine paysanne et fut l’un des rares terroristes à continuer la propagande en Russie après l’échec de la Révolution de 1905. Malgré les réticences de Lénine, Staline devint le successeur et se révéla un organisateur redoutable, utilisant des moyens brutaux pour maintenir le pouvoir. Gunther souligne l’absence d’hypocrisie chez Staline, illustrée par sa réponse à Lady Astor sur la durée des purges : « Tant qu’il le faudra ! »
Gunther attribue l’ascension d’Hitler au déclin mental du président Hindenburg, qui, à 85 ans, n’avait plus sa lucidité et déléguait les décisions à son secrétaire d’État. Une anecdote de l’époque souligne cette déconnexion, où Hindenburg confond des troupes nazies avec des prisonniers russes.
Hitler capitalisa sur la nature autoritaire et la docilité des Allemands en multipliant les sous-Führer, tous ravis de commander et d’être commandés. Un trait singulier d’Hitler est sa réponse aux salutations hitlériennes par un même geste, criant « Heil Hitler ! » en retour.
Gunther donne des détails sur la nuit du 30 juin 1934, où Hitler, pour apaiser les chefs de la Reichswehr, sacrifia son ami Rœhm et plusieurs autres SA, consolidant ainsi son pouvoir. Cette trahison illustre la tradition des dictateurs d’éliminer leurs anciens camarades pour sécuriser leur domination.
Jean Galtier-Boissière, en s’appuyant sur les observations de Gunther, dresse un portrait complexe des dictateurs européens de l’époque, mettant en lumière leurs origines, leurs caractéristiques psychologiques, et les mécanismes de leur ascension et de leur maintien au pouvoir. Ces analyses offrent un regard pénétrant sur les dynamiques politiques et personnelles qui ont façonné l’Europe dans les années 1930.
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