L’OBÈSE MONDAIN, par Jean Galtier-Boissière –

Il brosse le portrait ironique d’Henri Béraud, écrivain, journaliste et polémiste français qui, malgré ses origines modestes et son style de vie bohème, nourrit secrètement des aspirations à être accepté dans les cercles mondains et huppés de la société parisienne. Béraud, décrit comme un homme jovial et truculent, est présenté comme un personnage haut en couleur, à la fois critique acerbe des élites et désireux de s’intégrer à leur monde. Son obsession pour les apparences et son désir d’être « reçu » dans la haute société transparaissent dans ses efforts pour adopter les codes vestimentaires et les manières des dandys parisiens. Cependant, ses tentatives sont souvent maladroites et se soldent par des situations embarrassantes, comme lorsqu’il est le seul à porter un smoking lors d’un dîner de gala.

Galtier-Boissière souligne l’ironie de cette quête d’acceptation sociale pour un homme qui se présente comme un défenseur du peuple et un pourfendeur des élites. Béraud semble être aveuglé par son désir de reconnaissance et de statut, au point de compromettre ses valeurs et ses principes. Cette critique subtile met en lumière les contradictions et les faiblesses de Béraud, tout en offrant une réflexion sur la nature de l’ambition sociale et ses implications.

L’article se termine sur une note sombre, évoquant la trahison et la déchéance de Béraud alors qu’il abandonne ses idéaux pour satisfaire les attentes de la haute société. Cette chute symbolise la perte de l’intégrité et de l’authenticité de l’homme en quête désespérée de reconnaissance sociale, soulignant les dangers de l’ambition non maîtrisée et de la quête vaine de prestige.