N° 1082 du Canard Enchaîné – 24 Mars 1937
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L’article « MÉCANISME DE LA PROVOCATION » de Jean Galtier-Boissière, expose la mécanique de la provocation politique utilisée pour transformer des manifestations pacifiques en affrontements violents. À travers des exemples historiques, l’auteur démontre que la provocation est souvent orchestrée par des éléments au sein du gouvernement ou par des factions opposées pour atteindre des objectifs politiques spécifiques.
Galtier-Boissière rappelle des incidents comme les émeutes de la rue Saint-Denis sous la Restauration, où des agents provocateurs ont été utilisés pour créer du chaos, justifiant ainsi une répression brutale par le gouvernement. Sous Louis-Philippe et le Second Empire, des tactiques similaires ont été employées pour renforcer le pouvoir en place en terrorisant les électeurs avec des émeutes orchestrées par des agents infiltrés. Le régime républicain, loin d’être exempt de ces pratiques, a également utilisé la provocation pour justifier des répressions sanglantes, comme le montre le cas de Métivier, indicateur de Clemenceau, impliqué dans les massacres ouvriers de Draveil-Vigneux et Villeneuve-Saint-Georges.
L’article passe ensuite à des événements contemporains, notamment les manifestations du 6 février 1934, où des éléments d’extrême droite, avec la complicité de certains policiers, ont cherché à provoquer des violences pour discréditer le gouvernement en place. La même stratégie semble avoir été employée lors de la bagarre de Clichy, où des provocateurs auraient incité des affrontements pour nuire au gouvernement du Front populaire.
Galtier-Boissière critique le dilemme auquel fait face le ministère de l’Intérieur lorsqu’il s’agit d’autoriser ou de refuser des réunions politiques potentiellement dangereuses. Il suggère que, dans le cas de la réunion du Parti social français, le gouvernement a été piégé par les provocateurs qui ont exploité la situation pour provoquer une confrontation sanglante. Cette manipulation vise à affaiblir le gouvernement en le forçant à réprimer ses propres partisans, ce qui renforce les opposants politiques et sape l’autorité du président du Conseil.
En conclusion, l’article de Galtier-Boissière met en lumière la pernicieuse efficacité des provocations orchestrées et leur impact sur la stabilité politique. Les provocations, selon lui, sont un outil cynique mais puissant pour manipuler l’opinion publique et renforcer ou déstabiliser le pouvoir, tout en sacrifiant cyniquement des vies humaines pour des gains politiques. L’auteur nous rappelle l’importance de rester vigilant face à de telles manœuvres, qui continuent de menacer la démocratie et l’ordre public.
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