N° 1091 du Canard Enchaîné – 26 Mai 1937
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HOMMAGE À FRANÇOIS MAURIAC – Dans l’article « Hommage à François Mauriac » publié le 26 mai 1937 dans *Le Canard Enchaîné*, Jean Galtier-Boissière célèbre l’intégrité et le courage moral de l’écrivain catholique François Mauriac, qui n’a pas hésité à prendre position contre les injustices, malgré les risques de controverses et d’opposition de son propre milieu.
Écrivains et Politique
Galtier-Boissière commence par observer que de plus en plus d’écrivains abandonnent leur « tour d’ivoire » pour s’engager dans la bataille politique. Il cite de nombreux exemples d’auteurs qui ont pris parti, souvent avec ferveur, des deux côtés du spectre politique : Martin-Chauffier s’est converti en polémiste du Front populaire, Jules Romains rédige des articles politiques, et d’autres comme Paul Morand, Drieu La Rochelle et Romain Rolland se sont affiliés à divers mouvements extrêmes.
Le Courage de Dire la Vérité
L’auteur remet en question l’idée que s’engager politiquement représente toujours un acte de courage. Il argue que le véritable courage pour un écrivain réside dans la détermination de dire la vérité, même si cela heurte les opinions et les sentiments de son propre camp. Ce courage consiste à s’opposer à ses soutiens lorsque la conscience l’exige.
Le Cas de François Mauriac
François Mauriac est présenté comme un exemple éclatant de cet authentique courage. Galtier-Boissière souligne trois occasions où Mauriac a risqué son prestige pour défendre la vérité et la justice :
1. **Contre l’Agression en Abyssinie** : Mauriac a dénoncé la politique agressive de Mussolini en Abyssinie, protestant contre l’utilisation d’armes chimiques et le massacre des populations locales, malgré le soutien ouvert de certains journaux français à cette agression.
2. **Massacre de Badajoz** : Il a condamné les massacres perpétrés par les troupes de Franco, en particulier l’horreur du massacre des défenseurs de Badajoz, encore une fois dans un contexte où beaucoup de ses collègues catholiques et bien-pensants soutenaient le camp franquiste.
3. **Destruction de Guernica** : Lorsque Guernica a été détruite par les bombardements nazis, Mauriac a signé un manifeste dénonçant cette atrocité, bien que cela l’exposait aux critiques et à l’ostracisme de ses lecteurs et confrères de droite.
Galtier-Boissière conclut en rendant hommage à la bravoure et à l’intégrité de Mauriac, soulignant qu’un tel courage est rare, surtout parmi les académiciens. Il admire la capacité de Mauriac à dépasser les stratégies littéraires et mondaines pour défendre des valeurs humaines et chrétiennes fondamentales, malgré les conséquences personnelles.
Cet hommage met en avant l’importance de la vérité et de la justice pour les écrivains, et l’exemple de François Mauriac démontre comment la littérature peut devenir une force morale dans des temps troublés.
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