Contes du Canard – Le Jour de l’An de Toto, par Jules Rivet – Le conte commence par présenter Toto, un enfant redouté de sa famille à cause de ses nombreuses espiègleries. Chaque membre de la famille a une raison de se méfier de lui : la tante Armande, l’oncle Paul, le grand-père et même ses propres parents. Toto a, entre autres, refusé d’embrasser sa tante parce qu’il la trouvait laide, placé des épingles sur le fauteuil de son oncle, mis du poivre dans son mouchoir, mis le feu au journal de son grand-père, traité son père de « doriotiste » et glissé des images indécentes dans le livre de messe de sa mère.

Décidée à conjurer les méfaits de Toto pour la nouvelle année, la famille décide de lui offrir des étrennes particulièrement impressionnantes pour essayer de gagner ses bonnes grâces. Chacun contribue avec un cadeau : un splendide jeu de construction permettant de créer des viaducs et des lignes Maginot, les œuvres complètes d’un écrivain dadaïste, un chemin de fer, un costume de général avec une cagoule, et un jouet qui pouvait faire trois fois le tour de la salle à manger tout en jetant des bombes miniatures.

Lorsqu’on présente ces cadeaux à Toto, il les ignore complètement. Au lieu de jouer avec les jouets sophistiqués, il préfère fabriquer une voiturette avec une vieille boîte de chaussures, quatre roues en carton et une ficelle. Toto traîne ensuite sa création dans le couloir, montrant une indifférence philosophique aux efforts de sa famille pour le satisfaire.

Ce conte de Jules Rivet est une critique douce-amère des attentes et des déceptions des adultes face à l’ingéniosité simple et l’imprévisibilité des enfants. En fin de compte, Toto reste fidèle à lui-même, indifférent aux cadeaux élaborés et satisfait avec une simple boîte à chaussures.