L’article satirique de Roger Salardenne intitulé LES GRANDS FAKIRS INTERNATIONAUX NOUS DISENT CE QUE SERA L’ANNÉE 1939, paru dans Le Canard enchaîné du 28 décembre 1938, présente une parodie humoristique des prédictions faites par quatre « grands fakirs internationaux » fictifs : Ben Adolf, Ben Ito, Parapluie, et Dal’Adieh.

Chaque fakir émet des prédictions absurdes et exagérées, reflétant les ambitions et les préoccupations des puissances politiques de l’époque :

1. Ben Adolf prédit une année prospère pour l’Allemagne nazie, avec la restitution des colonies, des camps de concentration pleins, la victoire de Franco en Espagne, la mort du pape et l’assassinat de Staline.

2. Ben Ito annonce le triomphe de l’Italie fasciste avec l’occupation de Bizerte, Tunis, Carthage et même la prise de la Corse par les étudiants italiens, ainsi que la domination des Askaris à Djibouti et des gondoliers à travers le canal de Suez.

3. Parapluie prédit une année de paix mondiale, avec l’Angleterre cédant des colonies (françaises déguisées en colonies anglaises), une reconnaissance de la belligérance de Franco, et des fluctuations monétaires favorables à la livre sterling.

4. Dal’Adieh, représentant la France, prédit une année de maintien de l’ordre, avec la conservation des colonies françaises, aucune modification des lois sociales, et une gestion énergique malgré une majorité de sept voix seulement au gouvernement.

En conclusion, Salardenne termine sur une note sarcastique en mentionnant que même après avoir consulté ces grands fakirs, il préfère finalement s’en tenir à un vermouth-cassis. L’article utilise l’absurdité des prédictions pour critiquer les ambitions expansionnistes et les contradictions politiques de l’époque, tout en injectant une dose d’humour caustique caractéristique du style du Canard enchaîné.