Cédant aux sollicitations de M. Albert Lebrun, M. Lebrun Albert est candidat à l’Elysée – Lebrun se représente mais Tréno imagine prophétiquement qu’il hésite à rempiler, mais se laisse persuader par lui-même. L’article satirique Une entrevue décisive par R. Tréno, publié dans Le Canard enchaîné le 5 avril 1939, met en scène une conversation fictive et humoristique entre le président Albert Lebrun et lui-même, discutant de sa propre réélection. Cette satire utilise des éléments absurdes et exagérés pour critiquer les manœuvres politiques et les pressions auxquelles sont soumis les dirigeants.

L’article joue sur l’idée que Lebrun, malgré les diverses interventions de personnalités politiques influentes comme Jeanneney, Herriot, Daladier, et Flandin, reste initialement inflexible face à l’idée de se représenter. La situation devient comiquement absurde lorsqu’il doit lui-même se convaincre de se présenter. Les dialogues entre les deux versions de Lebrun sont empreints d’humour, illustrant la nature souvent paradoxale et futile des débats politiques.

La satire souligne également les événements tumultueux de son premier mandat (affaire Stavisky, montée d’Hitler, crise de Munich, etc.), que Lebrun énumère pour justifier son hésitation à prolonger son mandat. L’article termine sur une note d’ironie en présentant la décision finale de Lebrun comme un acte de sacrifice patriotique, avec une scène mélodramatique où les deux Lebrun versent des larmes, tandis que la « Marseillaise » joue en arrière-plan.

En résumé, cet article utilise l’humour et l’absurde pour commenter la politique française de l’époque, en se moquant des pressions et des manipulations auxquelles sont soumis les dirigeants, tout en critiquant les tumultes et les défis auxquels la France faisait face.