Dans l’article La consigne est de ronfler par A. Breffort, publié dans Le Canard enchaîné le 3 mai 1939, l’auteur utilise l’humour et l’ironie pour critiquer la réponse des dirigeants mondiaux face à la montée des tensions internationales, en particulier la réaction du président Roosevelt à Hitler. Breffort commence en louant sarcastiquement la réponse de Roosevelt, qui aurait dit « Laissez-moi dormir ! » en réponse aux provocations de Hitler, soulignant la passivité apparente des dirigeants occidentaux face à l’agressivité nazie.

L’article continue en imaginant un monde où les dirigeants des grandes puissances choisissent de s’ignorer mutuellement pour préserver la paix. Il décrit de manière burlesque les réactions potentielles de Daladier, Chamberlain et d’autres leaders, suggérant que chacun préfère dormir plutôt que de confronter directement les menaces. Cette attitude est critiquée comme une forme d’aveuglement volontaire et d’indifférence dangereuse.

Breffort envisage également une situation où la paix serait maintenue non par la diplomatie active, mais par une sorte de somnolence collective des chefs d’État. Il évoque de manière satirique une « Paix par l’indifférence » et la tranquillité obtenue par le sommeil, ce qui souligne l’absurdité et l’irresponsabilité de telles attitudes face à des enjeux mondiaux cruciaux.

Pourtant, Breffort reconnaît qu’il existe des millions de personnes, les citoyens ordinaires, qui ne sont pas rassurés par ces postures somnolentes des dirigeants et qui souffrent de l’insomnie causée par les préoccupations géopolitiques. Il termine en exprimant une confiance ironique dans le fait que les leaders mondiaux n’en viendront pas aux mains, tout en faisant une recommandation humoristique à son entourage de ne pas le réveiller, même en cas de nouvelles importantes, soulignant ainsi la déconnexion entre les actions des dirigeants et les préoccupations réelles des gens.