N° 1196 du Canard Enchaîné – 31 Mai 1939
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L’article Partout la synthèse fait rage par André Guérin, publié dans Le Canard enchaîné le 31 mai 1939, utilise un ton ironique et humoristique pour critiquer le concept de synthèse, largement discuté lors du Congrès de Nantes. La synthèse, telle que décrite par Guérin, consiste à tenter de réconcilier des opinions diamétralement opposées sans réellement résoudre les divergences.
Guérin commence par définir la synthèse comme un processus où deux tendances contradictoires sont mises face à face sans l’intention de les réconcilier ou de les séparer, mais simplement de les faire coexister. Cette approche est moquée pour son incapacité à engager les parties concernées, leur permettant de continuer à se disputer comme avant.
Il poursuit en mentionnant les figures clés de cette démarche, MM. Rivière, Thiolas et Charles Lussy, qui ont reçu des propositions flatteuses au-delà du parti socialiste. Il donne des exemples de l’application de la synthèse dans différents contextes politiques, illustrant ainsi son absurdité.
Chez les radicaux, la synthèse est proposée pour résoudre les crises internes concernant une proposition de loi sur le retour des Congrégations. Une suggestion humoristique est faite : autoriser les Congrégations en fraude les jours pairs et appliquer strictement les lois républicaines les jours impairs.
À l’Alliance démocratique, la synthèse est évoquée pour résoudre le désaccord entre P.-E. Flandin, qui veut aller à Munich, et M. de Kerillis, qui s’y oppose. Une solution comique est suggérée : les faire se rencontrer à mi-chemin, à Sarreguemines ou Karlsruhe, pour discuter plus calmement.
Guérin extrapole ensuite la méthode de synthèse à d’autres situations, comme entre ceux qui veulent Moscou et ceux qui veulent Burgos, en les envoyant ensemble à Téhéran.
Le Premier ministre Daladier est également mentionné comme ayant recours à la synthèse pour concilier des positions politiques opposées au sein de son gouvernement, par exemple entre le munichisme de M. de Monzie et la fermeté de M. Mandel, ou entre la politique financière de M. Paul Reynaud et les capacités des populations.
La conclusion de l’article évoque l’extension de la synthèse à des domaines non politiques, soulignant son caractère absurde : entre le percepteur et le contribuable, le mercanti et le consommateur, le chat et le chien, et l’eau et le feu.
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