Tréno imite avec humour le style de Charles Morice, journaliste au Petit Parisien, en transformant un simple communiqué officiel en une digression détaillée et souvent inutilement précise. Le communiqué initial, "Au cours de la nuit, situation sans changement", est ainsi décortiqué et enrichi de multiples informations historiques, géographiques et anecdotiques.

L'auteur se moque des journalistes qui doivent remplir des colonnes entières avec des informations souvent banales ou évidentes. Par exemple, en expliquant que la "situation sans changement" inclut l'activité de part et d'autre de la ligne Maginot, Tréno en profite pour donner une leçon d'histoire sur cette ligne fortifiée et ses origines, remontant jusqu'à Albert Lebrun et la ville de Metz.

L'article met en lumière le caractère souvent répétitif et laborieux de la chronique militaire en temps de guerre, tout en soulignant la difficulté des chroniqueurs à trouver du contenu pertinent lorsque les informations sont limitées. Cette critique est subtilement masquée par un style volontairement verbeux et parsemé de détails superflus, accentuant ainsi l'absurdité de la tâche.

En conclusion, Tréno utilise la parodie pour critiquer et ridiculiser les contraintes journalistiques de l'époque, tout en rendant hommage, de manière ironique, à l'art de transformer des communiqués laconiques en articles détaillés. Son imitation du style de Charles Morice est à la fois une moquerie affectueuse et une critique acerbe de la rhétorique journalistique militaire.