SOUS LE SIGNE DE LA FAUCILLE GAMMÉE, La bolchevisation du Reich se poursuit à pas de géant – L’article de R. Tréno publié dans « Le Canard enchaîné » le 27 septembre 1939 est une satire cinglante et audacieuse qui tourne en dérision la possibilité d’une transformation de l’Allemagne nazie vers le communisme. Tréno utilise un ton sarcastique et ironique pour décrire une série de supposés changements radicaux au sein du régime hitlérien, suggérant que sous l’influence de l’Union soviétique, Hitler et ses partisans adoptent des pratiques bolcheviques.

L’article caricature Hitler et ses proches, imaginant des scènes où des magnats de l’industrie allemande comme Krupp et Thyssen dirigent des « soviets » dans leurs usines, abandonnant leurs habits bourgeois pour des tenues prolétariennes. Il raconte aussi le remplacement de « Mein Kampf » par « Le Capital » de Marx dans les bibliothèques allemandes, ainsi que la création d’une « Place Karl-Marx » à Berlin. Ces exagérations satiriques visent à souligner l’absurdité de l’idée que le nazisme puisse se métamorphoser en un régime communiste.

En se moquant des changements de politique supposés et en introduisant des éléments comiques comme l’invitation fictive de Goering à Dimitrov pour inaugurer le Reichstag reconstruit, Tréno utilise l’humour pour critiquer implicitement le régime nazi et ses contradictions idéologiques. L’article, bien que publié en période de guerre et de tension intense, prend des libertés avec la réalité pour mieux souligner les paradoxes et les incohérences du régime hitlérien.

Ainsi, cet article de Tréno dans « Le Canard enchaîné » illustre comment la satire peut être utilisée pour déconstruire et ridiculiser les puissants, même dans les moments les plus sombres de l’histoire moderne.