L’article satirique UN REPORTAGE en Allemagne camouflée par Roger Salardenne, publié dans « Le Canard Enchaîné » le 10 janvier 1940, se moque de manière humoristique du régime et de la propagande en Allemagne nazie à l’époque.

Roger Salardenne, se présentant comme un « envoyé spécial camouflé en allumeur de réverbères », raconte une expérience dans une grande ville allemande où le camouflage est devenu une norme. Il décrit comment la ville est transformée de manière absurde pour masquer la réalité sous le régime d’Hitler :

1. Les habitants sont déguisés de façon incongrue : les femmes en hommes et vice versa, les animaux changent de comportement (chiens miaulant et chats aboyant), et les passants parlent des langues étrangères comme le malgache.

2. Les bâtiments publics sont métamorphosés : le Rathaus (hôtel de ville) ressemble à un minaret persan, l’horloge de la cathédrale est déguisée en pavillon de chasse, et les configurations des rues et des bâtiments sont inversées ou déformées.

3. Les commerces sont également transformés : des charcuteries vendent de la quincaillerie, les pharmacies proposent de la sciure en conserve et du barbelé en tranches, illustrant une absurdité totale.

L’article continue avec une interaction comique entre Salardenne et un « schupo » (un policier) qui, au lieu de saluer avec « H… Hitler », répond avec une phrase inventée (« Tru[, trul, labidru ! ») pour éviter l’attention. Cette scène souligne la paranoïa et les règles strictes imposées sous le régime nazi.

Enfin, Salardenne découvre dans son hôtel transformé une piscine municipale et un portrait grotesque du Führer représenté comme un porc-épic tondu en caniche, illustrant l’absurdité et la dérision de la propagande nazie.

En résumé, l’article de Roger Salardenne dans « Le Canard Enchaîné » utilise le camouflage physique et métaphorique pour critiquer satiriquement la politique et la société allemande sous Hitler, mettant en lumière l’absurdité et la répression omniprésentes dans la vie quotidienne sous le régime nazi.