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N° 124 du Canard Enchaîné – 13 Novembre 1918

N° 124 du Canard Enchaîné – 13 Novembre 1918

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OUF !

Lorsque, le 11 novembre 1918, les clairons sonnent le cessez-le-feu, seul le feu des canons s’arrête. Celui de l’éloquence redouble et, sans même changer de plume, les laudateurs de la guerre se font les apologistes de la paix. Plus fidèle que jamais à sa haine de l’emphase, Le Canard salue l’armistice en trois lettres :

                    OUF !

Né une première fois le 10 septembre 1915 pour 5 numéros, ressuscité le 5 juillet 1916, Le Canard enchaîné, grand pourfendeur de la propagande officielle, des fatuités patriotardes des bourreurs de crâne, des embusqués va-t-en guerre, caviardé par la censure, grandit sous un déluge de plomb et d’obus. La « Grande Guerre » a coûté la vie de 1,7 millions de français.

Aussi, dans ce numéro 124 paru le 13 novembre 1918, 2 jours après l’armistice, l’hebdomadaire satirique, pacifiste et frondeur ne peut qu’exprimer son soulagement en une : « OUF ! ».

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Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

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Son éditorial rend hommage à nos soldats : << Et d'abord, honneur aux poilus ! Honneur aux nobles et bons bougres qui, pendant des mois, des années - ceux du moins qui ont duré tout le temps - ont montré tant d'admirable abnégation. Pour les adjectifs laudatifs et les tirades hyperboliques, consultez les gazettes professionnelles, dans lesquelles on vous f..... des qualificatifs comme si ça ne coûtait rien. Mais pour ce qui est de ce qui doit être, de la vérité et non pas du bluff, écoutez, bonnes gens, écoutez ce que dit votre cœur. Il n'emploie pas de grands mots, celui-là, il ne fait pas de discours comme on en fait devant les statues, mais il ne saurait se tromper : "C'en est fini de tant de misères", vous dit-il. Enfin, enfin, enfin ! >>.

Le Canard sort de la première guerre mondiale en revendiquant 40 000 lecteurs. Mais les temps sont durs et << Le Canard enchaîné ne l'est pas avec une chaîne en or, car il l'eût immédiatement portée à la Banque de France >>. Aussi, dans ce même numéro, il annonce une hausse de son prix de vente de 10 à 15 centimes : << Car, si les boches ont signé l'Armistice, LES MERCANTIS, EUX, NE DÉSARMENT PAS ! >>.

Sans recettes publicitaires et face à la hausse générale des prix, notamment celle du papier, l'hebdomadaire est donc contraint de passer de 2 à 3 sous (soit l'équivalent de 30 centimes d'euros aujourd'hui) tout en restant confiant : << Nous sommes convaincus que pas un seul de nos lecteurs ne manquera à l'appel. Bien au contraire, nous comptons que tous nos amis auront à cœur de continuer plus que jamais, autour d'eux, cette magnifique réclame parlée qui a fait du Canard enchaîné le plus important, peut-être, de tous les journaux hebdomadaires. Ainsi soit-il ! >>.

De facto, malgré la concurrence du Merle blanc jusqu'en 1927, Le Canard gagnera des lecteurs (150 000 en 1923) tout en augmentant encore son prix de vente : 25 centimes en juin 1920, 40 centimes en juillet 1925, puis 50 centimes en septembre 1926.

SP

13 novembre 1918, n°124 – « Honneur ! »


Deux jours après l’armistice, l’édition du 13 novembre 1918 s’ouvre sur un mot d’ordre aussi simple qu’ambigu : « Honneur ! ». Ce cri, qui pourrait être celui d’un général saluant ses troupes, devient chez le Canard un toast lancé au comptoir. L’honneur, c’est celui qu’on lève au verre de vin, compagnon fidèle du poilu comme du lecteur de bistrot.

Le texte détourne ainsi le registre solennel de la victoire. Alors que la presse patriotique multiplie les envolées lyriques, le journal satirique choisit le langage de la convivialité populaire. Le vrai triomphe, suggère-t-il, n’est pas seulement sur les champs de bataille mais dans les caves, les cafés, les rues, où l’on se retrouve enfin pour boire à la fin du cauchemar.

Ce choix n’est pas anodin : il traduit une défiance envers les cérémonies officielles et la récupération des sacrifices. Là où d’autres glorifient les drapeaux et les maréchaux, le Canard glorifie la fraternité simple, cimentée par le vin partagé.

Avec « Honneur ! », le journal boucle quatre années de satire en rappelant une vérité qui restera sa marque : la vraie grandeur n’est pas dans la pompe, mais dans la joie populaire, fragile et bruyante, qui s’exprime mieux autour d’un verre que dans les discours.


Un noble exemple, M. Léon DAUDET S'ENGAGE POUR LA DURÉE DE LA PAIX, par Henri Béraud - Croquemitaine, dessin de SEM -