Les enfants de l’enfer – L’article de Huguette ex-MICRO dans Le Canard Enchaîné du 18 avril 1945 propose une critique des Enfants du Paradis, film écrit par Jacques Prévert. Huguette commence par une conversation avec Prévert, où il exprime sa frustration face à la critique contemporaine. Il déplore l’absence de critiques franches, où les gens expriment directement leurs préférences.

Suivant le conseil de Prévert, Huguette aborde sa critique de manière personnelle et subjective, en énonçant clairement ce qu’elle aime et n’aime pas dans le film. Elle apprécie particulièrement le décor choisi par Prévert, le boulevard du Crime, avec son atmosphère animée et colorée. Elle loue aussi l’alternance entre les scènes de théâtre et celles de la vie réelle, qui se prolongent mutuellement, ainsi que les dialogues, qu’elle trouve admirables et surprenants.

Huguette voit le film comme une confession de Prévert, où il se révèle entre les lignes. Cependant, elle critique le manque de structure narrative et d’anecdotes, regrettant l’absence d’une véritable histoire. Elle exprime son désaccord avec la fin du film, la trouvant trop théâtrale et comparable à Les Trois Masques de Charles Méré, ce qui la déçoit.

Malgré ses critiques, Huguette conclut que Les Enfants du Paradis est un film qu’elle apprécie malgré ses défauts, illustrant une forme d’amour cinématographique où les défauts sont pardonnés en raison des qualités. Elle admet ainsi que son jugement personnel et les imperfections du film n’enlèvent rien à son affection pour l’œuvre de Prévert.