N° 1284 du Canard Enchaîné – 3 Mai 1945
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L’article de Roger Salardenne, intitulé « AU MONTROUGE-PALACE Le maréchal PÉTAIN a repris ses petites habitudes« , publié dans Le Canard Enchaîné le 3 mai 1945, se distingue par son ton satirique et ironique en décrivant le quotidien de Philippe Pétain après son installation au Fort de Montrouge. Salardenne rebaptise ironiquement ce lieu de détention « Montrouge-Palace », sans doute par allusion au cinéma portant ce nom dans le XIVe arrondissement, pour accentuer le contraste entre la réalité de l’incarcération et la description luxueuse et comique qu’il en fait.
L’auteur commence par dépeindre l’installation de Pétain au fort, soulignant l’effort considérable déployé pour préparer ses appartements. En mentionnant les « cinq portes condamnées pour intelligences avec l’ennemi », Salardenne introduit d’emblée une ironie mordante, rappelant subtilement les accusations de collaboration qui pèsent sur le maréchal.
Le quotidien de Pétain est décrit de manière caricaturale, évoquant ses promenades hygiéniques et ses salutations amicales aux passants, ce qui contraste fortement avec la réalité de son passé controversé. La référence aux « rumeurs enthousiastes » et le sourire orgueilleux de Pétain soulignent l’absurdité de la situation, où un homme responsable de tant de souffrances continue de vivre dans une certaine sérénité et reconnaissance.
Salardenne poursuit en détaillant les visites que reçoit Pétain, dont celles de figures importantes comme l’amiral Leahy et le nonce du pape, mais il ne manque pas d’ajouter une touche d’humour noir avec l’incident du directeur de l’administration pénitentiaire nommé Amor, dont le nom semble ironique dans ce contexte.
La mention finale de la décoration du gardien de la poudrière par Pétain avec la francisque gallique, symbole de l’État français de Vichy, renforce le ton sarcastique de l’article. Salardenne ridiculise ainsi la prétendue grandeur et les honneurs que Pétain continue de recevoir malgré son rôle déshonorant pendant la guerre.
En somme, cet article de Roger Salardenne utilise la satire pour critiquer et tourner en dérision la figure de Philippe Pétain, dénonçant l’absurdité et l’indécence de la situation post-libération où des collaborateurs notoires peuvent encore jouir de privilèges et d’honneurs. Par son style mordant et ironique, Salardenne met en lumière les contradictions et les injustices de cette période de transition en France.
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