Dans l’article « Les disparitions mystérieuses : Où sont passés les scandales ? » publié le 23 octobre 1946 dans Le Canard Enchaîné, R. Tréno aborde avec humour et sarcasme la soudaine disparition des scandales qui avaient récemment secoué la France. En particulier, il se concentre sur le scandale du vin, qui avait fait les gros titres avant de mystérieusement disparaître de l’actualité.

Tréno commence par évoquer l’agitation que ces scandales avaient suscitée, surpassant même l’intérêt pour la campagne électorale. Il décrit comment le scandale du vin, après un lancement spectaculaire par M. Yves Farge, avait captivé l’opinion publique avant de s’évanouir sans laisser de trace.

Les efforts des autorités pour retrouver le scandale sont narrés de manière burlesque. Par exemple, le juge d’instruction M. Mazel déclare que le scandale était dans le dossier il y a dix jours, mais qu’il a désormais disparu. Les collaborateurs de M. Farge, quant à eux, ne se souviennent de rien. Une commission rogatoire en Algérie se solde par une note humoristique indiquant qu’ils ne se souviennent même pas de la raison de leur mission.

Le texte évoque également d’autres disparitions de scandales, comme ceux des légumes secs, des franco-alliés, du lait condensé, et des farines de Rouen, soulignant l’absurdité de la situation. Les efforts pour retrouver ces scandales dans les ministères, les ports inexistants comme à Monaco, et les conférences des ambassadeurs se révèlent tout aussi infructueux et comiques.

En conclusion, Tréno, avec un style ironique et satirique, critique la gestion des affaires publiques et la volatilité de l’attention médiatique. Il laisse entendre que les scandales sont peut-être délibérément étouffés ou négligés, reflétant ainsi une société où les vérités gênantes sont rapidement oubliées ou dissimulées.