N° 1381 du Canard Enchaîné – 9 Avril 1947
N° 1381 du Canard Enchaîné – 9 Avril 1947
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L’article « JOURS ‘SANS’ JOURS ‘AVEC' » par R. Tréno, publié dans Le Canard Enchaîné le 9 avril 1947, est une satire mordante des pratiques politiques et des contradictions inhérentes aux discours des gouvernants de l’époque.
R. Tréno commence par une ironie sur la planification gouvernementale qui semble aligner les journées de manière à éviter tout coup d’État un dimanche, jour de repos traditionnel. Il insinue que cette précaution visait à éviter que le gouvernement ne soit perturbé par des événements imprévus, en particulier pendant les jours de fête comme Pâques. Cette introduction met en lumière la précaution excessive et peut-être paranoïaque du gouvernement face aux troubles politiques.
Le cœur de l’article se concentre sur l’idée d’une distinction formelle entre les jours où les ministres doivent représenter la ligne officielle du gouvernement et les jours où ils peuvent s’exprimer librement en tant que citoyens. Tréno propose avec humour une réglementation fictive où les ministres ne peuvent avoir d’autres idées que celles du gouvernement pendant les jours officiels, et peuvent seulement exprimer leurs véritables opinions les jours suivants. Cela souligne la schizophrénie politique où les discours publics sont souvent en contradiction avec les opinions privées.
Tréno illustre cette idée avec un exemple fictif mais réaliste de discours ministériel. Le dimanche, un ministre pourrait déclarer sa loyauté indéfectible au régime et à la politique gouvernementale, tandis que le lundi, en tant que simple citoyen, il pourrait critiquer vigoureusement ce même gouvernement et appeler à voter contre lui. Cette juxtaposition montre le décalage entre la propagande officielle et les véritables sentiments des politiciens.
L’auteur poursuit en expliquant que ce système permettrait aux partis politiques de maintenir une présence à la fois au gouvernement et dans l’opposition, maximisant ainsi leurs avantages tout en minimisant leurs risques. Cette critique vise à exposer l’hypocrisie et l’opportunisme des politiciens qui cherchent à conserver leurs positions de pouvoir tout en jouant sur plusieurs tableaux.
Tréno conclut avec une note sceptique, suggérant que cette duplicité n’est pas une nouveauté mais une pratique déjà en cours depuis un certain temps. Cette observation cynique renforce l’idée que la politique est souvent un jeu de façades et de discours contradictoires, loin des idéaux de transparence et d’intégrité.
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