N° 1384 du Canard Enchaîné – 30 Avril 1947
N° 1384 du Canard Enchaîné – 30 Avril 1947
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L’article « Bonne vieille que fais-tu là ? » par R. Tréno, publié dans Le Canard Enchaîné le 30 avril 1947, dresse un portrait poignant et critique d’une femme ordinaire, symbolisant la résignation et la désillusion face à la situation socio-économique de la France d’après-guerre.
Le texte commence par observer que cette femme, photographiée dans une file d’attente pour du pain, est devenue l’image de la résignation française. R. Tréno utilise cette femme pour illustrer le sentiment d’abandon et de désespoir qui a saisi une grande partie de la population après la libération, lorsque les espoirs de reconstruction et de prospérité se sont heurtés à la dure réalité de la pénurie et de la désorganisation.
Le passage sur les meules de blé non battues en bordure des routes et les boulangeries fermées met en évidence l’inefficacité et l’indifférence perçues des autorités. La réponse du ministre de l’Agriculture, M. Tanguy-Prigent, est présentée comme une banalisation choquante de la situation, renforçant le sentiment que les dirigeants sont déconnectés des souffrances du peuple.
La description de cette femme, qui reprend son tabouret et retourne faire la queue pour le pain sans espoir ni protestation, est un puissant symbole de la résignation collective. Tréno souligne l’absurdité et l’injustice de la situation en mentionnant les travailleuses privées de pain, les midinettes partageant leur maigre déjeuner avec les moineaux, et l’explication officielle qui blâme les Parisiens eux-mêmes pour la pénurie.
Le ton de l’article est empreint de sarcasme et d’indignation. L’auteur se moque des justifications des autorités, tout en exprimant une profonde empathie pour cette femme et, à travers elle, pour tous les citoyens ordinaires qui subissent les conséquences des politiques inefficaces.
La conclusion, où la femme demande seulement à emmener son tabouret si les agents viennent l’arrêter, encapsule parfaitement le thème de la résignation. Elle n’a plus d’espoir ni de force pour se révolter, acceptant son sort avec une fatigue accablante.
En résumé, l’article de R. Tréno est une critique acerbe de l’indifférence gouvernementale et de la souffrance populaire. Il utilise la figure de cette femme résignée pour dénoncer l’inefficacité et l’insensibilité des autorités face aux besoins fondamentaux de la population.
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